Bientôt des camping-cars électriques sur les routes ?

24 heures après la présentation par Stellantis de sa deuxième génération de ses utilitaires électriques, le gouvernement publiait trois arrêtés autorisant les véhicules spéciaux, dont font partie les camping-cars, à bénéficier du rétrofit, autrement dit l’électrification des modèles à moteur thermique.

Les déclarations gouvernementales concernant l’électrification des véhicules anciens ne cessent de s’enchaîner. Ainsi, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, le ministre délégué en charge de l'Industrie, Roland Lescure, et le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune ont annoncé, le 24 octobre 2023, avoir publié trois arrêtés autorisant l’électrification a posteriori des véhicules spéciaux (VASP) en passant par le procédé du rétrofit. Ces arrêtés intègrent le plan d’action national rétrofit lancé le 26 avril 2023.

Le communiqué ministériel précise que les trois arrêtés sont l’aboutissement

d’un travail technique avec les experts du domaine et d’une consultation publique" ayant eu lieu du 25 mai au 16 juin 2023.

L’objectif de ce travail visait surtout à assouplir le processus d’homologation du rétrofit pour en augmenter le nombre. Le gouvernement cherche ainsi à industrialiser le rétrofit et le rendre accessible à un plus grand nombre de véhicules.

Concrètement, en rendant possible le rétrofit pour les VASP, tous les camping-cars animés par un moteur Diesel peuvent subir cette modification et recevoir un électromoteur. Les arrêtés obligent aussi aux transformateurs de communiquer aux propriétaires des camping-cars rétrofités la somme des émissions de gaz à effet de serre évitées en moyenne pendant dix ans avec la conversion de son véhicule.

Passer un vieux camping-car en énergie électrique peut paraître séduisant. Reste toutefois de nombreux inconnus.

  • À commencer par le poids des batteries qui grèvera sans aucun doute la charge utile du véhicule. Il est probable que le camping-car rétrofité soit alors homologué en poids lourds. Le propriétaire du véhicule devra alors être détenteur d’un permis C1 ou C, car le projet européen d’autoriser la conduite d’un camping-car de 4250 kg, pour peu qu’il soit électrique, avec un simple permis B, n’a pas encore été entériné par les états membres.
  • Il y a aussi le problème du tarif de la transformation. En effet, si le prix moyen du rétrofit d’un véhicule « simple » est compris entre 15 000 € et 20 000 €, la somme peut rapidement s’envoler vers des sommets (40 000 € à 50 000 €) pour des véhicules dits complexes.

Quelque chose nous fait penser que nous ne sommes pas près de voir des camping-cars rétrofités circuler en France, malgré l’accord obtenu pour réaliser ce passage à l’électrique.

 

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