Découvrir le territoire étonnant du Tarn en camping-car

On le confond souvent avec le département voisin de Haute-Garonne, mais le Tarn est bel et bien un territoire spécifique. Villages haut perchés, forteresses médiévales, sentiers de randonnées, un riche patrimoine... Tous sont greffés à ces terres occitanes. Tout juste débarqué, on est immédiatement espanté, autrement dit : étonné !

 

  • Albi
Albi

Prendre le temps. Celui de vivre, de découvrir, de s’enrichir, de partager ensemble des expériences inoubliables. Dans le sud de la France, la vie est plus douce, on s’accorde le temps de faire les choses. Ici, le mot “précipitation” ne fait pas partie du vocabulaire. Pour apprécier les choses, il faut aller à son rythme. Alors qu’un des slogans de Tarn Tourisme avance que “Vos vacances risquent d’être trop courtes pour profiter de tout”, nous, à la rédaction de Camping-Car Magazine, on préfère déclarer que c’est l’occasion parfaite pour revenir et re-revenir. En guise d’introduction, on décrit le Tarn comme un territoire à paysages multiples : montagnes, forêts, vignes, granit, mais aussi architecture médiévale et religieuse typique, et tant d’autres. On se sent si bien, ici, que depuis quelques années le nombre d’habitants ne cesse de croître. Il fait bon vivre au pays de l’accent chantant…

Démarrons le moteur de notre camping-­car, stationné du côté de Penne, au nord-ouest du département. Non, non, non, on ne parle pas des pâtes italiennes, ni de cette plume d’aile. Le nom de la cité est un homonyme du mot peine, mais ne dégage rien de tel. A première vue, en se garant sur le parking au-dessus de la mairie, on distingue au loin une ruine, sur un rocher, surplombant le village. Située à la croisée de trois territoires, le Quercy, le Rouergue et l’Albigeois, la forteresse de Penne (XIIIe siècle) veille et protège son village. Ce haut-lieu historique a toujours été convoité, notamment par les comtes de Toulouse, un roi d’Aragon, les rois de France qui posséderont les lieux dès 1271. Depuis 2010, le château – acquis par un particulier, en 2006 – est classé aux Monuments Historiques (pour ses techniques architecturales militaires de l’ère médiévale), fait l’objet de rénovations permanentes tout en étant ouvert au public. Toute l’année, des visites guidées sont proposées. C’est surtout l’été que la découverte est la plus amusante ! Un véritable chantier médiéval avec des méthodes ancestrales de construction se greffe dans l’enceinte du château. Grimpons sur les parcelles accessibles pour admirer le point de vue depuis le sommet de la forteresse. On prendra le temps d’observer plus avant le village de Penne et la vallée de ­l’Aveyron avant de continuer notre périple.

Penne
Penne

Restons quelques temps encore en légère altitude. D’ailleurs, le nom de la prochaine cité aura du mal à nous ramener les pieds sur terre… Cordes-sur-Ciel, village perché érigé au cours du XIIIe siècle et Grand Site Occitanie. Pour la petite histoire, Paul Quilès, alors ministre de l’Intérieur, puis maire de la commune, décide, en 1993, de la renommer. Cordes devient alors Cordes-sur-Ciel (référence à un poème de la romancière Jeanne Ramel-Cals qui le nommait ainsi). A l’origine, le bourg est un carrefour marchand. On y travaille le cuir, on pratique le tissage. Avec la création du Canal du Midi, au cours du XVIIe siècle, les routes commerciales dévient et n’y passent plus. Un vrai problème pour la vie de la cité. Rassurez-vous, le Village préféré des Français (2014) vit désormais quasi exclusivement du tourisme. Il est également labellisé parmi les Plus Beaux Villages de France.

Cordes-sur-Ciel
Cordes-sur-Ciel

 

Les maisons sur l’Agout

Après avoir découvert deux villages médiévaux, concentrons-nous sur le centre et sa préfecture, Albi la “ville rouge”. Cette dernière a été construite de part et d’autre de la rivière du Tarn. Le Pont-Vieux, un des plus vieux pont de France encore en service, permet de rejoindre ou de quitter le centre. Garons notre camping-­car au pied de la cathédrale Sainte-Cécile, sur l’aire prévue à cet effet. La plus grande église de briques au monde s’impose au beau milieu de la ville. Majestueuse, elle se caractérise par un style à la fois gothique et méridional. Imposante, elle mesure 30 m sous la voute pour 113 m de long et 35 m de large. Et impressionnants, sont les délais de sa construction ! Il aura fallu quelque 200 ans pour bâtir ce joyau architectural. A l’intérieur aussi, elle révèle toute sa singularité par ses peintures qui font d’elle la plus grande cathédrale peinte ­d’Europe. Que de distinctions ! Avant de quitter la cité épiscopale, arrêtons-nous au palais de la Berbie, qui accueille le musée Toulouse-Lautrec, pour y découvrir les œuvres de l’artiste albigeois. Une croustade engloutie, l’itinéraire se poursuit…

Albi
Albi

A moins d’une cinquantaine de kilomètres plus au sud, la ville natale de Jean Jaurès mérite une étape. La commune de Castres, également nommée la “petite Venise du Languedoc”, se caractérise par ses maisons colorées sur l’Agout qui sont d’anciennes maisons de teinturiers, tanneurs et tisserands. Cette ville de rugby héberge un magnifique jardin à la française, celui de l’Evêché, où il est agréable de se promener, de profiter du calme et de la vue sur l’hôtel de ville. Ce dernier abrite le musée Goya (anciennement musée d’Art hispanique), inauguré en avril 2023. On y découvre des œuvres de renommée mondiale !

Castres
Castres

 

Respirer dans le Sidobre

Ce n’est pas un parc, mais une destination. Le Sidobre se trouve au cœur du Parc naturel régional du Haut-Languedoc. Son massif est originellement une terre de refuge depuis de nombreux siècles.

Ici, nous nous trouvons sur le plus grand plateau granitique d’Europe, né il y a près de 300 millions d’années. Des chaos rocheux se greffent dans le paysage sur plus de 100 km2. L’altitude varie de 300 à 700 m. On vient surtout pour pratiquer la marche à pied. Il faut dire que les 70 randonnées proposées sur ce territoire sauront ravir ceux qui aiment enfiler leurs baskets. La plus courte dure dix minutes et la plus longue va jusqu’à douze jours. Il y en a donc pour tous les niveaux. S’il fallait en retenir quelques-unes, nous désignerions la Peyro Clabado, le roc de l’Oie, la cascade du Paradis, le lac du Merle, etc. En temps de fortes chaleurs, le Sidobre, ses arbres et ses lacs nous permettent de respirer !

 

C’est ici que se termine notre itinéraire, après avoir traversé le département du Tarn en quatre étapes, du nord au sud. Pour ceux qui souhaitent poursuivre, longez la D612 en direction de Mazamet et sa montagne Noire. Alors, espanté… ?

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