Pourquoi se rendre à Villers-Cotterêts (02) en camping-car

Le département de l’Aisne propose des étapes thématiques à faire en camping-car. Il y a Laon avec ses églises et ses maisons, Soissons, la cité du Vase… et Villers-Cotterêts qui a ouvert, il y a peu, les portes de la Cité internationale de la langue française.

  • © P.-O. Deschamps/CMN
  • Le ciel lexical ©  B. Gavaudo/CMN
  • Salle "La langue des Lumières" ©  D. Plowy/CMN
  • Salle "La norme et l'usage" ©  D. Plowy/CMN
  • Ordonnance de Villers-Cotterêts (août 1539) © B. Gavaudo/CMN
© P.-O. Deschamps/CMN
Le ciel lexical ©  B. Gavaudo/CMN
Salle "La langue des Lumières" ©  D. Plowy/CMN
Salle "La norme et l'usage" ©  D. Plowy/CMN
Ordonnance de Villers-Cotterêts (août 1539) © B. Gavaudo/CMN

Inaugurée à la fin du mois d’octobre 2023 par le président de la République, la Cité internationale de la langue française fait revivre le château de Villers-Cotterêts et participe au rayonnement de la langue de Molière. En suivant un parcours ludique et sémantique, les visiteurs sont rapidement happés par les jeux… de mots.

 

© P.-O. Deschamps/CMN

 

Un peu d’histoire

Au cours du mois d’août 1539, François Ier édictait l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui officialisa l’utilisation de la langue française dans les documents d’Etat, en remplacement du latin. Ce texte fondateur du français fut signé par le roi en son château de Villers-Cotterêts où il aimait se rendre pour pratiquer la chasse dans l’immense forêt domaniale qui entoure le bâtiment.

 

Ordonnance de Villers-Cotterêts
Ordonnance de Villers-Cotterêts© B. Gavaudo/CMN

Au cours des siècles qui ont suivi, le français est demeuré langue officielle sous les différents régimes que le pays a connu (royauté, empire, république). En revanche, le château où fut ratifiée l’ordonnance a subi les affres du temps et les assauts de nombreux pilleurs. Le bâtiment a servi à plusieurs fonctions. Saisi comme bien national durant la Révolution, il devint dépôt de mendicité en 1808, sous Napoléon, puis fut converti en maison de retraite en 1889. En 1914, un hôpital militaire y est installé. En 1940, les forces d’occupation allemandes en prennent possession. A la Libération, une partie du bâtiment est de nouveau transformée en Ehpad avant d’être rendue au Centre des monuments nationaux, en 2014. Au cours de cette tumultueuse histoire, l’édifice fut inscrit et rayé de la liste des Monuments Historiques à plusieurs reprises. Les principales ailes du château tombaient en ruine jusqu’à ce qu’Emmanuel Macron décide d’y lancer, en 2018, le projet de création d’une Cité internationale de la langue française. C’est en 2020 que débutèrent les travaux de restauration. Trois ans auront été nécessaires pour que le château, tant apprécié par François Ier, rouvre enfin ses portes au public avec, comme fil rouge une exposition permanente sur la langue française.

La visite commence…

Le circuit que l’on emprunte nous fait d’abord passer par l’escalier du roi, entièrement restauré. C’est par cette voie que le souverain accédait aux salles de vie du château, généralement suivi par les membres de la cour. Tout en gravissant les marches usées par les royaux et nobles souliers, on est séduit, en levant la tête, par la beauté des sculptures qui ornent la voute en anse de panier. On y voit trois rangées de caissons sculptés des “F” de François Ier, de salamandres (emblème du roi), de feuillages, de fleurs de lys et de masques feuillus.

En haut de cet escalier monumental, la salle “Un château, un territoire”. Cette pièce en accès libre remet en perspective l’histoire du château à travers une immense frise chronologique retraçant les différentes phases du domaine de Villers-Cotterêts. Plusieurs Cotteréziens témoignent, à travers des projections filmées, de leur attachement au château et son domaine forestier. Et un dispositif interactif nous permet de plonger dans la vie, l’œuvre et l’univers de Jean Racine, Jean de La Fontaine, Alexandre Dumas et bien d’autres auteurs originaires de la région.

 

© B. Gavaudo/CMN

 

Entrée de la Cité

Suit le parcours sur la langue française, divisée en trois sections. La première est consacrée au français à travers le monde. On comprend ainsi toute l’importance de la francophonie sur tous les continents. Cette partie explique également comment notre langue s’illustre en musique, une radio diffusant des extraits de chansons jouant avec les mots et le langage.

 

La bibliothèque magique
La bibliothèque magique© D. Plowy/CMN

 

La deuxième section montre l’évolution du français dans le temps en explorant son fonctionnement avec des illustrations et des jeux que petits et grands apprécieront. Une projection à 360° réalisée à l’intérieur d’un dôme dévoile par exemple le voyage des mots dans plusieurs pays pour aboutir au terme aujourd’hui usité en français.

 

Salle "Une langue en mouvement"
Salle "Une langue en mouvement"© D. Plowy/CMN

La troisième et dernière section aborde le statut et la place de langue française dans la société, mettant en évidence les conditions politiques de son emploi : « Quel que soit le régime, l’Etat a toujours placé la langue française au cœur de la construction politique de la nation », nous résume cette ultime partie de l’exposition.

Une chose est sûre ! On ressort de la Cité de la langue française en se sentant plus intelligent que lorsqu’on y est entré. Et la sortie se fait avec magnificence, car après avoir gravi l’escalier du roi, vous passerez par la chapelle splendidement restaurée avant d’emprunter l’escalier de la reine, pour revenir dans l’immense et splendide cour du jeu de paume où se reflètent les lettres du ciel lexical, parfaite illustration de notre chère et belle langue vivante.

Villers-Cotterêts et alentour

Accolé au château, vous pourrez découvrir le pavillon Henri II (ancienne dépendance).

Dans les environs "urbains", il y a aussi le musée Alexandre Dumas, le marché tous les jeudis matin (place du Docteur-Mouflier).

Les passionnés de nature peuvent parcourir la forêt de Retz, labellisée Forêt d’exception en 2022 : un des plus grands massifs de France (13 000 ha, dont 750 ha dans le département de l’Oise ; 60 km de routes forestières et 560 km de laies et chemins forestiers), où François Ier aimait chasser. Villers-Cotterêts au centre du croissant que forme la forêt dans cette partie de l’Aisne. En chemin, vous découvrirez la tour d’observation du général Mangin (245 m de haut, 8 étages), l'ermitage Saint-Hubert (laie des Pots) inscrit aux MH, l'étang de Malva, la pierre Clouise (légende : les jeunes filles à marier qui se laissent glisser sur la Pierre Clouise sans chuter trouvent un mari dans l'année), la cave du Diable (marches taillées dans la roche), la pierre Fortière (abri préhistorique), la fontaine Saint-Martin…

Pour les randonneurs : sentiers GR11 et 11A, parcours des Cotrets, route européenne d’Artagnan.

Où stationner ?

 

© OT Villers-Cotterêts

A Villers-Cotterêts, un parking et une aire de services sont accessibles toute l’année. Stationnement gratuit (72 heures maxi). 6 emplacements à deux pas du château. Services : 3 €.

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