Rétro : Font Vendôme Bel Horizon, premier du nom

Malgré ses quatre décennies, le Bel Horizon reste un véhicule à l’implantation très actuelle, fruit du “citron” des têtes pensantes de Font Vendôme. En témoigne sa présence, encore aujourd’hui, au catalogue de la marque périgourdine.

Avec seulement 5 mètres de long et une hauteur atteignant 2,75 m, le Bel Horizon ne passe pas inaperçu avec sa silhouette singulière, encore renforcée par la face avant lisse du Citroën Jumper modèle 1994 qui l’accueille. Il y a un côté bébé béluga dans cet ensemble. Mais ne vous fiez pas à son allure quelque peu gauche, l’agile Bel Horizon se révèle être un talentueux pour qui s’aventure à son bord. Vous avez sous les yeux le premier modèle de la lignée, débutée en 1995. Font Vendôme est alors un aménageur reconnu qui, depuis 1978, a déjà fait montre de sa capacité d’innovation, par exemple en développant son toit à parois rigides Horizon Bellevue (voir PV#05). Cette fois, l’inédit ne se voit pas de l’extérieur puisqu’il touche à l’agencement et notre exemplaire du jour, vendu neuf en 1997, nous invite à le découvrir.

 

© Bernard Rouffignac

 

Claude Martinot, le fondateur de Font Vendôme, a toujours eu à cœur de trouver des propositions différentes à même de séduire les amateurs de vans et fourgons aménagés. Et en créant le Bel Horizon, l’homme et son équipe ont fait fort : tout le confort d’un camping-car dans moins de 5 mètres. Une gageure ! La solution ? Pas de lit permanent empiétant au sol. Mais tout de même quatre couchages possibles avec une banquette face route transformable en lit duo transversal et un autre de pavillon (manuel) longitudinal. Concernant la première, sa mise en place laisse rêveur par sa facilité : retourner l’assise, rabattre le dossier, tirer le tout vers la porte coulissante, puis constituer le matelas grâce aux deux coussins contre la paroi gauche et aux appuie-tête côté droit. Pour Pascal, le propriétaire à la manœuvre, celle-ci ne demande pas plus d’une trentaine de secondes pour constituer un coutil de 122 par 187 cm. La manipulation du lit de capucine (1,45 par 2 mètres), est également enfantine puisqu’il suffit d’abaisser l’ensemble avec l’aide de vérins. En revanche, déplier entièrement le matelas sous la casquette demande d’ouvrir une petite trappe à l’avant du sommier. Étonnant. Pascal et Isabelle, son épouse, préfèrent cependant dormir en bas, la faute au tirant d’air il est vrai, un peu juste sous la rehausse. D’ailleurs, les documents d’époque semblent indiquer que l’étage est l’apanage des enfants, ravis par ailleurs de profiter d’une vue plongeante sur l’extérieur depuis les deux petites baies latérales.

Un plan intérieur inédit

L’absence de lit à l’époque permet au Bel Horizon de consacrer intégralement sa partie arrière à la cuisine et à la salle d’eau. La kitchenette s’étale contre la paroi droite et une partie de l’arrière, présentant ainsi un beau plan de travail en L et de nombreux tiroirs, placards hauts et bas… Réchaud deux feux à gaz, évier et réfrigérateur avec, ici, l’option 70 litres (60 litres de série). À gauche, se trouve le cabinet de toilette, morceau de bravoure du Bel Horizon. Dans un espace fermé, se trouvent les trois postes : douche (avec son caillebotis d’origine, s’il vous plaît !), vasque et robinet rabattables ainsi que WC banquette à cassette. L’ensemble est dit semi-moulé en polyester et, au vu de notre exemplaire, supporte bien les affres du temps. On y trouve également l’échelle, pliante dans sa hauteur, qui facilite l’accès au lit haut. Les rangements ? Parlons-en. Car si ce Font Vendôme assure niveau implantation, il n’est pas manchot non plus quand il s’agit de mettre de l’ordre. Entre la salle d’eau et la banquette, une grande penderie ; sous le double-plancher, des coffres, des niches ainsi que, accessible depuis l’arrière, un vaste tunnel permettant d’y stocker des objets longs type skis. Une trappe ici, un petit espace là, chaque recoin est optimisé pour combattre le bazar.

 

© Bernard Rouffignac

 

 

Compagnon de voyage

Camping-caristes puis vanlifers de longue date, Pascal et Isabelle cherchaient un Bel Horizon, séduits par son implantation et son gabarit. Ils ont craqué pour ce modèle de première main, en 2017 : un 2.5 TDi de 103 ch, affichant 80 000 km et équipé de la climatisation, luxe rare pour un fourgon des années 1990. Et surtout dans un état irréprochable, comme il l‘est toujours, avec la patine juste nécessaire. Depuis son achat, ils ont parcouru plus de 110 000 km à son volant, en France, bien sûr, mais aussi en Espagne, au Portugal et en Tunisie. Quant à s’en séparer, il va sans dire que la chose n’est pas à l’ordre du jour puisqu’ils assurent ne pas avoir trouvé de digne successeur. Il y a fort à parier qu’ils ne le souhaitent tout simplement pas…

 

© Bernard Rouffignac