Les camping-cars accusés de tous les maux sur un parking à Saint-Malo

Une association de riverains malouins lutte contre le stationnement des camping-cars sur un parking en bord de mer. La mairie a en partie donné raison aux résidents en prenant un arrêté qui interdit aux camping-caristes de rester sur place la nuit.

Situé à Saint-Malo, Avenue John Kennedy, (GPS : 48.673942, -1.979965) à deux pas du front de mer et d’une des plus belles plages de la Cité corsaire, le parking du Davier est très apprécié des camping-caristes. Cet ancien terrain vague transformé en parking pour les voitures et les camping-cars est en effet idéalement placé pour se rendre sur la plage du Pont. Selon les commentaires recueillis sur différents sites mentionnant ce parking, il suffit de faire quelques mètres à pied pour se retrouver les pieds sur le sable fin, face à la mer.

Pour satisfaire les camping-caristes, la mairie de Saint-Malo a créé 25 emplacements matérialisés pour les camping-cars.

Une mesure équilibrée pour répondre au droit d’accès à la plage à toutes les personnes, quel que soit leur mode de transport » expliquait d’ailleurs Guillaume Perrin, adjoint au maire de Saint-Malo à l’hebdomadaire régional « Le Pays Malouin ».

Mais cette bonne attention envers les camping-caristes n’est pas du goût de tout le monde. L’association « De Rothéneuf à Rochebonne, demain » qui rassemble « 149 familles » s’oppose catégoriquement au stationnement, même temporaire, des campings-caristes sur le parking du Davier.

Par la voie de son président Jacques Macé, l’association de riverains reproche aux camping-caristes de ne pas jouer le jeu du strict stationnement comme le font les voitures.

« Stationner, explique le président, ça veut dire être prêt à repartir. Il est interdit de mettre une cale, d’installer une table de pique-nique, de dormir sur ce parking la nuit ou encore de vidanger les eaux noires qui pourraient descendre jusqu’aux espaces verts protégés dans une zone considérée Natura 2000 »

M. Macé s’insurge aussi contre les personnes qui perturbent la tranquillité du quartier, notamment en mettant régulièrement en route un groupe électrogène. «Nous constatons très souvent que toutes les interdictions sont bafouées », s’agace-t-il auprès de notre confrère du Pays Malouin, en montrant des photos pour confirmer ses propos.

L’association aimerait que la police municipale fasse plus de rondes aux alentours du parking du Davier.

Le maire conscient du problème

Le problème du stationnement des camping-cars sur le parking du Davier a bien sûr été évoqué lors de la dernière assemblée générale de l’association "De Rothéneuf à Rochebonne, demain". D’autant plus que Gilles Lurton, le maire de Saint-Malo assistait à cette réunion. Les photos prises par les membres de l’association montrant les abus de certains camping-caristes ont été exposées au cours de cette assemblée pour montrer au premier magistrat de la cité corsaire l’ampleur du problème.

Jacques Macé souhaite que le parking du Davier soit réservé aux seules voitures, au prétexte que les camping-cars ont des emplacements dédiés :

au camping de la Cité d’Aleth à Saint-Servan (255 emplacements) ou l'aire des îlots à Rothéneuf (166 emplacements). Il y a aussi 782 places qui leur sont réservées au parking Paul Féval (NDLR : sans oublier le camping du domaine de la villa Huchet)
Certes, admet-il, ces lieux de stationnement sont payants, mais les camping-caristes ont accès aux services, contrairement au parking du Davier où il n’y a pas de borne de services.

Quelques semaines aux termes de l’assemblée générale, la mairie a rédigé « un arrêté d’interdiction de stationnement la nuit, de 23h à 6h du matin, sur l’ensemble du parking. Le texte est entré en vigueur le 1er juillet dernier. Ainsi, le stationnement qui était précédemment autorisé 24h/24h est désormais limité à la journée sur le parking. Ironie du sort ou contradiction : les places matérialisées pour les camping-cars sont toujours là. « L’objectif est de de continuer à offrir à tous les publics un accès aux plages, tout en préservant la tranquillité nocturne d’un espace public en bord de mer. » précise Guillaume Perrin, l’adjoint au maire de Saint-Malo.

Cette décision municipal ne satisfait pas pour autant l’association De Rothéneuf à Rochebonne, demain dont les membres réclament la suppression totale des emplacements de camping-cars.

Attention aux dérives

Une fois encore, cette affaire montre la cohabitation souvent difficile entre riverains et camping-caristes. Nous sommes tout à fait d’accord avec l’association « De Rothéneuf à Rochebonne, demain » pour affirmer que stationner n’est pas camper. Nous luttons d’ailleurs quotidiennement contre les mauvais agissements d’une petite minorité de camping-caristes qui vidange sauvagement ses eaux usées, fait du bruit avec un groupe électrogène, déballe store, chaises, tables et autres cales sur un parking où seul le stationnement est autorisé.

En revanche, il faut rappeler que le camping-car est un véhicule de catégorie M1. Par conséquent, il peut stationner là où les autres voitures se garent. L’arrêté pris par la commune de Saint-Malo envers les seuls véhicules de tourisme constitue donc une discrimination qui pourrait être sanctionnée par le tribunal administratif.

Enfin, nous conclurons en précisant que le fait de dormir ou de manger dans un véhicule (quel qu’il soit) ne constitue en rien un acte de camping sauvage, à condition toujours et encore de ne rien déballer sur la voie publique.

 

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