C’est surprenant, mais on pourrait considérer Lens comme une ville nouvelle. La découverte des veines de houille (1852) va rapidement en faire une des premières villes industrielles de France. De cette époque, ne reste que les souvenirs des derniers mineurs, les terrils, les corons, et surtout la bonté de ses habitants. Depuis la fin de l’extraction du charbon, l’activité industrielle s’est diversifiée, la ville métamorphosée, la culture intensifiée.
Côté culture, le Louvre-Lens, inauguré en 2012, s’est très vite distingué du musée parisien en créant des visites thématiques autour de l’architecture, de son passé industriel et de son histoire durant la Grande Guerre.
Sans oublier le tourisme sportif, car assister à un match de foot dans le mythique stade Bollaert constitue, pour les amateurs de ballon rond, une sorte de pèlerinage qu’il faut réaliser au moins une fois dans sa vie.
Un beau patrimoine touristique
Commencez par rendre visite à l’Office de Tourisme (16, place Jean-Jaurès), dont les bureaux sont abrités dans une ancienne boutique de porcelaine. Impossible de la rater : sa façade Art nouveau sur laquelle on peut lire “A la ville de Limoges” trahit son ancienne activité commerciale.
En poussant la porte, vous découvrirez les anciens présentoirs sur lesquels était auparavant exposée la vaisselle – aujourd’hui remplacée par les brochures et plans touristiques. Profitez-en pour réserver une visite guidée de la ville, au cours de laquelle les différentes périodes traversées par la cité minière et l’architecture des grands bâtiments vous seront présentées. Comme cette grande maison rue du Havre, construite en meulière et ornée d’une superbe frise et d’un vitrail posé sur la porte d’entrée.
Un peu plus loin, la gare inaugurée en 1927 est un chef-d’œuvre d’Art déco.
En face, l’Apollo, salle de cinéma et de spectacle qui, au moment de son inauguration (1932) était une des plus grandes salles de France. Le bâtiment abrite désormais un hôtel et un bar dont la décoration rappelle le passé artistique du lieu.
Quittons le centre de Lens pour rejoindre Loos-en-Gohelle où vous pourrez entamer l’ascension des plus hauts terrils (prononcez terri) d’Europe. Prévoyez de bonnes baskets pour monter au sommet de ces jumeaux (n° 74 et 74A) qui culmine à 152 m. Vous pourrez laisser votre camping-car sur le parking du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) Chaîne des Terrils.
Vues de loin, les collines artificielles semblent bien noires. Mais lorsqu’on arpente leurs flancs, on est surpris par la densité de la végétation qui y pousse. A leur sommet, vous profiterez d’un superbe panorama sur le bassin houiller.
A voir & à faire
- Louvre-Lens. Inaugurée en 2021, l’antenne lensoise du Louvre est un chef-d’œuvre d’architecture, construit sur l’ancienne fosse 9 de la Société des Mines de Lens. Les bâtiments sont implantés au cœur d’un immense parc arboré. Les œuvres sont exposées dans la Galerie du temps (accès gratuit). Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 10 h à 18 h. Réservation : 03.21.18.62.62.
- Fêtes de la Sainte-Barbe, Lens-Liévin. Ces célébrations se déroulent pendant une semaine de la fin novembre au début décembre. Prénommée Barbara, la Sainte-Barbe est la patronne des mineurs, des artificiers et des pompiers. Chaque année, une procession de gueules noires mène la statue de la sainte entre la mairie de Liévin et l’église Saint-Amé face au chevalement de la ville où se déroula un coup de grisou le 27 décembre 1974. Cette catastrophe entraîna 42 mineurs dans la mort.
- Tourisme de mémoire, Lens-Liévin. Les abords de Lens sont bardés de lieux de mémoire, stigmates du premier conflit mondial. L’agglomération était en effet située sur la ligne de front où sont tombés des milliers de soldats. A Ablain-Saint-Nazaire, l’ancienne église a été laissée en l’état pour exprimer la rudesse des combats. La colline de Lorette, point stratégique, donna lieu à de mortels combats. Le mémorial Notre-Dame-de-Lorette y a été érigé dans l’entre-deux-guerres. Les dépouilles des soldats provenant de plus de 150 cimetières de l’Artois et des Flandres françaises y sont rassemblées. Sur l’Anneau de la mémoire figurent les noms des 580 000 soldats morts au combat, toutes nationalités confondues, sur des plaques de métal. Sans oublier le mémorial de Vimy qui fut à l’origine de la nation canadienne. Ce lieu cédé au Canada rend hommage aux 66 000 Canadiens tombés en France durant la guerre 1914-18.
- Al’Fosse 7, à Avion. Cet établissement est plus qu’un restaurant. Sa décoration vous immerge au fond d’une mine… sans les poussières de charbon. Jonathan, le patron, vous propose une carte réalisée avec des produits locaux et de saison. A réserver, surtout le week-end (tél. : 03.21.43.06.98).
Où stationner
- Aire communale d’Avion. 6 emplacements sur un terrain arboré dans le parc de la Glissoire, à 40 mn à pied et 12 mn à vélo du Louvre-Lens. Une borne pour les pleins d’eau (3 €) et la vidange des WC, plateforme de dépotage pour les eaux grises. Wi-Fi gratuit. Rue de la Cité Saint-Antoine. GPS : (N) 50°24’56”/(E) 2°49’48”.
- Aire communale de Grenay. 3 emplacements très bien délimités sur asphalte. A proximité de la friterie du Parc. Borne artisanale avec plateforme de vidange pour les eaux usées, vidange des cassettes WC, alimentation en eau. Stationnement et services accessibles par jetons offerts par les commerçants de la ville. Wi-Fi gratuit.
- Nouvelle aire communale d’Ablain-Saint-Nazaire. 3 emplacements situés le long d’une rue, au calme, au pied du mémorial Notre-Dame-de-Lorette et à 15 mn de Lens. Tarifs : 10 €/24 heures + 0,55 € de taxe de séjour/nuit/par personne ; 100 l d’eau ou une heure d’électricité : 2 €. 7, rue Ponthiers. GPS : (N) 50°23’37”/(E) 2°42’51”.
*Retrouvez l'intégralité de cette balade à Lens dans CCMag n°361.
