Confinement #2 : journal d'un confiné en camping-car, semaine 3

Une troisième semaine de confinement est passée. Matthieu nous raconte son quotidien en partageant son journal de bord d'un confiné en camping-car.

Semaine 3 : la vie peut être belle ! Il suffit d'un coin de ciel bleu, d'un soleil franc qui glisse sur la peau et d'une mélodie des années 80 pour accompagner un petit verre bien frais d'une boisson non alcoolisée - cours obligent - pour se rendre compte que oui, j'ai une chance incroyable d'être en bonne santé pour profiter des choses simples de la vie. Un transat, la quiétude, l'absence de soucis. Je vis le confinement à fond en respectant l'isolement tout en savourant ces instants de liberté accordés par un téléchargement : petite balade tranquille dans les bois, aller chercher le pain ou faire ses courses au marché, choses que je ne fais d'ordinaire jamais !

Que je ne prenais pas le temps de faire ou de déguster : laisser filer le temps au lieu de courir derrière. Vus les horaires très denses (eh oui, un enseignant travaille d'arrache-pied !), impossible de profiter de la belle luminosité du ciel varois la semaine et c'est avec un immense plaisir que je réserve le week-end aux courses et vidanges du camping-car (son unique sortie hebdomadaire) pour ensuite m'adonner à la découverte des alentours à vélo sous un soleil franc et frais.

 

S’oxygéner à vélo

Lors du premier confinement, j'avais également sillonné les forêts en VTT et pareil, pratiquement aucune personne rencontrée hormis des promeneurs qui se comptent sur les doigts d'une main.

Que je plains les habitants des grandes villes qui n'ont aucun paysage, aucun coin de verdure à se mettre sous les yeux ! Et je me demande parfois où est la logique des 1 heure / 1 km en milieu ouvert naturel en terme de danger sanitaire, alors que le danger de contamination est tellement plus grand dans les transports en communs, les bureaux, les supermarchés. Alors que le mental a besoin de s'oxygéner, de faire le vide pour rester en bonne santé mentale sans tomber dans la déprime voire la dépression. Les gendarmes ont dû s'en rendre compte à ce rond-point, ils m'ont regardé et laissé rentrer sans me contrôler. Mais le sport a-t-il si peu d'importance aux yeux des gouvernements pour ne pas y avoir de place prépondérante ? comme si faire du sport était une activité secondaire alors que les Romains parlaient déjà de "mens sana in corpore sano". Comme si les deux heures hebdomadaires au collège et lycée suffisaient à atteindre un équilibre vital. Je suis persuadé qu'il y aurait moins de maladies si on faisait plus de sport. Si on nous poussait à faire plus de sport. Mais vous savez, infliger une amende à des cyclistes, des joggeurs, des nageurs en mer est le symptôme d'un mal bien français.

 

Soutenir les commerçants

Les journaux d'information ont largement parlé de la crise sociale et économique qui frappe de plein fouet les petits commerces et je le vois en traversant les quelques villages : rideaux de fer tombés, échoppes vides, devantures vides. C'est effarant qu'une épidémie et une gestion sanitaire parfois incohérente puisse provoquer autant de faillites. Je l'ai vu dans les bars et restaurants désertés, tables et chaises rangées alors que la douce chaleur d'un après-midi aurait présagé d'une belle animation sur les places et terrasses. C'est affreux quelque part pour tous ces entrepreneurs qui doivent vivre, rembourser des prêts de ne plus pouvoir exercer leurs talents et de ne plus pouvoir offrir. Je ne suis pas nécessairement un aficionado des restaurants et encore moins des bars car en camping-car, plutôt habitué au sauvage et à la nature, je consomme peu mais avec ces mesures qui ont commencé à paralyser les cuisiniers français depuis la mi-mars, oui j'aurai envie - lors de la réouverture mi-janvier - d'aller les soutenir en allant déguster un peu plus les produits du terroir cuisinés avec passion.

C'est ainsi que mes semaines se déroulent avec des horaires chargés, mal aux yeux à force de rester devant un écran de PC, durant de longues heures, mais tellement conscient de la chance de travailler, d'être payé en fin de mois. Alors je ne me plaindrai pas, car certains sont bien plus mal lotis.

Prenez bien soin de vous et à bientôt sur les routes !

 

Par Matthieu Constanzo

 

Si vous avez manqué les épisodes précédents :

>>"N'est-ce pas ça le camping-car, retrouver la liberté perdue dans les habitats des villes ?"

>>Confiné dans son camping-car, Matthieu témoigne

>>Journal d'un confiné en camping-car #2

>>Journal d'un confiné en camping-car #3 : Carpe Diem

>>Journal d'un confiné en camping-car #4

>>Journal d'un confiné en camping-car #5

>>Journal d'un confiné en camping-car #6

>>Journal de bord : le bilan d'un confinement en camping-car

>>Confinement #2 : journal d'un confiné en camping-car, semaine #1

>>Confinement #2 : journal d'un confiné en camping-car, semaine 2