Confinement #2 : journal d'un confiné en camping-car, semaine #1

Déjà lors du premier confinement, Matthieu nous partageait son quotidien de confiné en camping-car « Marguerite », un Hymer Crossover. De nouveau en confinement, il reprend la plume pour un journal de bord personnel et pertinent.

  • © Matthieu Constanzo
  • © Matthieu Constanzo
© Matthieu Constanzo
© Matthieu Constanzo

Enseignant en université, c'est avec une certaine anxiété que j'attends jeudi 29 octobre à 20h, les annonces de M. Macron concernant les cours. Hélas ! 2 fois hélas ! ce qui n'était que rumeur s'est avéré. Tous les enseignements universitaires CM ou TD se feront en distanciel ! Plus de retour à un enseignement réel, en face à face. Plus d'humanité, rien que des écrans interposés entre le professeur de langues (anglais) que je suis et les apprenants. Drôle de vie... pour tous ! Etant parti en vacances du côté de Gourdon et Roquebrune Cap Martin, dans les Alpes-Maritimes, j'ai 3 jours pour remonter sur Troyes ou essayer de trouver une destination de confinement.

Beaucoup d'entre vous ont suivi et lu mes 7 billets lors du confinement de mars-avril-mai, dans la Nièvre. Je suis un habitué du confinement dans mon petit camping-car de 5,99 m, un Hymer Crossover. Et cela ne me fait plus peur. Bien au contraire, fuir la ville, être à 200 m d'une forêt au lieu de profiter de son km d'espace et de liberté dans les rues et avenues urbanisées.

Que faire ? que décider ? La nuit porte conseil et je verrai le lendemain matin, vendredi ce que je vais faire. Pour l'instant, c'est un peu un coup de massue, car autant le confinement devient quelque chose d'agréable (surtout dans mon camping-car), autant ne plus enseigner en présentiel est un déchirement. Déjà qu'avec les masques, ce n'était pas évident, mais revenir à un enseignement via une plate-forme numérique, c'est déroutant et ce n'est pas vraiment comme ça que l'on enseigne (et que l'on apprend) une langue, même si le devoir de continuité pédagogique est évidemment vital pour ne laisser personne sur le bas-côté. Pour l'instant, profitons du cadre magnifique de Monaco pour passer l'une des dernières journées totalement libre !!

Un point de chute dans le Var

Contacts Facebook et coups de fil pour chercher l'endroit où stationner 4 semaines (voire plus... car je ne pense pas qu'on sortira le 1er décembre). J'ai un cahier des charges précis : dans un village, près d'une forêt pour pouvoir aller profiter de promenades dans la nature, une aire de services à proximité et surtout une bonne connexion 4G, voire 4G+ pour les cours en distanciel (audio et visio-conférences) et donc exercer mon métier de prof comme si j'étais chez moi (dans mon appartement). Finalement, ce sont les propriétaires d'un gîte très accueillant - la Rose des vents - à Néoules, dans le Var, où j'avais passé 10 jours cet été, qui ont accepté d'accueillir mon camping-car dans leur cour au milieu des chênes ! Le gîte étant fermé l'hiver, j'ai donc toute la place nécessaire. Un immense merci à eux !

Les premiers jours d’un deuxième confinement

Tout va bien donc. C'est le samedi 31 octobre que je me suis installé et en une semaine (nous sommes le 8 novembre), les cours se sont enchaînés comme si j'étais en présentiel : mêmes horaires, mêmes durées, appels des étudiants en début de cours sur la plateforme Microsoft Teams qui permet de l'audio, de la vidéo, du partage de documents, de vidéos en live. Bref, il ne manque que le contact visuel, la spontanéité des échanges entre étudiants, car parfois les contraintes techniques ne permettent pas à tous les étudiants d'être dans les conditions d'écoute optimale. Mais la continuité pédagogique est assurée et à 100% (contre 10% pour certaines promotions au printemps dernier...).

C'est une embolie pulmonaire en février dernier qui m'a poussé à m'auto-confiner, le camping-car étant le meilleur moyen de se protéger, car pour les courses, par exemple, je choisis systématiquement le drive. Cela évite des contacts dans les supermarchés, et c'est bien pratique de tout mettre directement au réfrigérateur. Quand j'ai acheté mon petit Hymer Crossover, en mai 2018, je ne pensais pas qu'il allait servir de véritable deuxième maison (55 jours lors du 1er confinement) et là parti pour… passer les fêtes de Noël et de fin d'année si nécessaire.

Une maison mobile immobile dans le respect des autorisations dérogatoires et surtout pour me protéger.

Seule la solitude, ne voir personne (même pas mes amis), peut être pesante, mais il reste les réseaux sociaux.

 

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour des billets plus philosophiques, le confinement étant une période propice à remettre certaines choses en question...

 

Par Matthieu Constanzo

 

Si vous avez manqué les épisodes précédents :

>>"N'est-ce pas ça le camping-car, retrouver la liberté perdue dans les habitats des villes ?"

>>Confiné dans son camping-car, Matthieu témoigne

>>Journal d'un confiné en camping-car #2

>>Journal d'un confiné en camping-car #3 : Carpe Diem

>>Journal d'un confiné en camping-car #4

>>Journal d'un confiné en camping-car #5

>>Journal d'un confiné en camping-car #6

>>Journal de bord : le bilan d'un confinement en camping-car

 

Vos commentaires