On a essayé le Fiat Ducato électrique

Pour résoudre le problème d’émissions polluantes, le secteur automobile fait appel à l’électrification des véhicules. Nous avons essayé la toute première version du Fiat Ducato animé par un moteur électrique. On vous explique tout en texte et en vidéo.

Fiat a récemment présenté son Ducato dans sa version zéro émission. Nous avons eu la chance de pouvoir essayer cet utilitaire électrique qui pourrait peut-être un jour apparaître dans le secteur du camping-car, pour nous faire une idée assez précise sur cette motorisation verte.

De prime abord, rien ne distingue un E-Ducato d’un modèle animé par un moteur Diesel. Même forme, même hauteur, même largeur, même longueur. Seul un détail permet de savoir que nous avons affaire à la version électrique du Fiat : en lieu et place de la goulotte de remplissage du réservoir à carburant se trouve une prise électrique femelle.

A l'intérieur aussi, rien ne change physiquement. Les sièges, le volant, les comodos, le levier de vitesse et même la clé de contact sont rigoureusement semblables à ceux montés dans le Ducato à moteur thermique et boîte automatique.

Pour constater les différences, il faut se pencher sur les écrans de contrôle du tableau de bord.

Le cadran de gauche indique la vitesse du véhicule, comme sur les autres modèles. En revanche, le compte tours qui occupe généralement la droite du tableau de bord a été remplacé par un cadran dont l’aiguille indique la consommation ou la régénération d’énergie à l’instant T. Au centre, un premier manomètre indique la fonction occupée (Eco index) et un deuxième l’énergie restante de la batterie (comme la jauge à carburant montre ce qu’il vous reste de gasoil)

Tout à gauche, sur la planche de bord, se tient un ordinateur de bord qui informe le conducteur sur l’autonomie restante, l’historique de la consommation d’énergie, l’horaire de chargement et le paramètre de charge.

Moteur, ça tourne

Un tour de clé dans le Neiman et l’écran du tableau de bord s’allume. Deux à trois petits cliquetis se font entendre avant de voir s’inscrire « le message « Véhicule prêt à rouler ». Nous abaissons donc le frein à main, enclenchons le levier de vitesse sur la position « D » et appuyons sur l’accélérateur.

C’est dans un silence de cathédrale tout juste troublé par le léger sifflement du moteur électrique que le Fiat Ducato se met à avancer. Cette absence de bruit est un peu troublante, on vous l’avoue. Mais au fil des kilomètres, on prend vite goût à cette ambiance feutrée qui vous permet d’écouter la radio sans augmenter le son ou tenir une conversation avec la personne qui vous accompagne, sans lever la voix.

L’ordinateur de bord nous indique une autonomie de 141 km. Lancés sur la route, nous hésitons à appuyer radicalement sur l’accélérateur pour économiser la précieuse énergie que nous accorde la batterie. Et nous faisons bien, car à peine avons-nous parcouru cinq cents mètres que l’autonomie a déjà chuté de deux kilomètres. C’est donc avec quelques sueurs froides que nous entamons notre essai.

Heureusement, au fil de notre parcours, nous allons être rassurés par l’ingénieux système de récupération d’énergie. Nous roulons, les yeux rivés sur le cadran de droite, cherchant à fixer l’aiguille dans la zone « Economy » afin de préserver au mieux l’électricité de la batterie.

Nous profitons d’une halte pour soulever le capot.

Là, c’est le grand vide. Alors qu’un bloc diesel occupe tout le volume, nous nous trouvons face à un creux dans lequel on aperçoit le moteur électrique entre les deux roues. Seuls sont restés à leur place le réservoir du liquide de frein et celui du lave-glace.

En reprenant la route, nous avons l’heureuse surprise de constater que notre autonomie a augmenté alors que la batterie s’est déchargée. Nous profitons là de l’effet du système de régénération de l’accumulateur qui se déclenche lors des phases de décélération et de freinage. Ce dispositif permet aussi de gagner un frein moteur très efficace, le véhicule ralentissant rapidement dès que l’on cesse d’appuyer sur l’accélérateur.

Rassuré par ce renouveau d’énergie, nous décidons de mettre à l’épreuve la motorisation en la soumettant à plusieurs vives accélérations. L’occasion de constater la performance du bloc électrique. Le couple instantané nous propulse en quelque secondes à 80 km/h.

Après avoir parcouru une petite cinquantaine de kilomètres, nous avons vidé la batterie d’un quart. Nous avons conclu notre essai en branchant le véhicule sur une borne de 22 kw. L’ordinateur de bord indiquant alors près de 2 heures de temps de charge pour atteindre les 100 % de courant. Nettement plus long qu’un plein de gasoil. Mais il paraît qu’une borne de recharge rapide divise ce temps par 4. On veut bien y croire.

Le E-Ducato électrique sera-t-il un jour utilisé dans le camping-car ?

Telle est la question à laquelle il est aujourd’hui difficile de répondre. Une chose est certaine : le prix du E-Ducato qui s’élève aujourd’hui à 70 260 € TTC dans sa version châssis cabine ML 3800 (PTAC de 3 500 kg) avec la petite batterie de 47 kWh (celle que nous avions sur le véhicule testé) est un obstacle actuellement insurmontable. Quant au poids, c’est encore une autre histoire dont nous ne connaissons pas le commencement du début de la fin.

 

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