Vannes en camping-car, entre terre et mer

Un port plein de vie, un centre historique plein de charme et des remparts aux milliers d'histoires. Vannes n’est pas le genre de cité à laisser insensible. Entre terre et mer, nous y avons donc flâné. Et nous nous y sommes régalés. C’est parti pour une jolie balade dans le Morbihan !

 

On pourrait rester assis sur ce banc des heures durant. Face à nous, le port de Vannes. Avec ses agréables cliquetis, venant des gréements des bateaux qui s’entrechoquent, ses odeurs si caractéristiques, ses marins à la gueule dure marquée par le sel des sorties au large, et bien entendu ses bâtiments, plus ou moins imposants, qui vont et qui viennent, dans un ballet parfois incessant, néanmoins fascinant…

En fait, ce port est un spectacle à lui tout seul. Beau, intense, sans fioriture. C’est également un lieu de rencontres où les amitiés se nouent aussi fortement que le nœud qui amarre les navires au mouillage. Que ce soit rive droite, au niveau du quai Eric-Tabarly, ou rive gauche, sur le quai Bernard-Moitessier, la vie est là. Partout. On discute de tout et surtout de rien. Avec le partage comme étendard. Tout cela, nous avons pu le vivre, l’apprécier, le goûter, au cours de notre petite virée vannetaise. Notamment par le biais d’une scène très attendrissante où un homme de mer, qui s’affairait pourtant comme un beau diable sur le pont de son embarcation, a pris le temps de faire monter sur son bateau le môme d’à peine 10 ans qui le regardait depuis une dizaine de minutes avec des yeux pleins ­d’envie. A la clé, un souvenir impérissable, tant pour le gosse que pour ses parents, qui avaient l’air d’être aussi heureux que lui.

De toute façon, depuis toujours ou presque, Vannes est indissociable de son port. Du temps des Vénètes, il lui a d’ailleurs apporté sa renommée et sa puissance, avec l’argent et l’influence qui vont avec. Si le port est sans doute la vitrine la plus connue de Vannes, beaucoup disent que ce n’est pas son cœur pour autant. A les écouter, celui-ci se situerait dans le centre historique de la ville.

Saint Patern, loin d’être terne

En même temps, avec ses rues pavées et ses ruelles où le charme opère instantanément, difficile de donner tort aux experts de la cité. Sans oublier non plus les placettes, toutes plus mignonnes les unes que les autres, comme la place Henri-IV, entourée de splendides maisons à colombages, ou encore la place Valencia, avec sa jolie fontaine et les célèbres bustes de Vannes et sa femme, que l’on trouve sur une maison à pans de bois qui fait l’angle avec la rue Noé.

Mais de l’avis des locaux, c’est dans le quartier Saint-Patern, le plus ancien de la cité, que bat véritablement le cœur de la ville. Pendant longtemps, l’endroit a été le lieu de travail de nombreux artisans et commerçants. On peut d’ailleurs s’en rendre compte à la simple lecture du nom des rues. Aujourd’hui, on y admire de superbes maisons à colombages de couleurs différentes, tout en dégustant des bons petits plats dans des restaurants – le plus souvent à base de sarrasin et de blé noir – et, bien sûr, l’incontournable bouteille de cidre pour faire passer tout ça. « Ici, nous glisse-t-on à l’oreille, on trouve aussi la seule brûlerie de Vannes. Et quand c’est l’heure de la torréfaction, ça embaume dans tout le quartier, ce qui est très plaisant pour les narines ! »

Les remparts, c’est imparable !

Dans Saint-Patern, il est aussi possible d’observer l’une des plus majestueuses portes de la cité : la porte Prison. Ces portes permettaient autrefois d’entrer dans la ville. La plus connue, celle dénommée Saint-Vincent, est l’entrée principale de la vieille ville, la seule à ne pas avoir de vocation défensive. Elle amène même un petit bout d’Italie à la cité, avec ses niches à coquilles, ses colonnes à chapiteaux et ses volutes. Pour avoir une idée encore un peu plus précise de ce à quoi pouvait ressembler Vannes quand elle était fortifiée, et profiter d’une vue d’ensemble, il suffit de se rendre au niveau de la rue Francis-Decker. Erigés entre les IIIe et XVIIe siècles, ces remparts sont parmi les mieux conservés de Bretagne. Outre le mur gallo-romain, qui alterne briques et moellons de granit, on remarque la Tour Joliette, la Tour Poudrière ainsi que celle du Connétable. Cette dernière, qui s’élève sur cinq niveaux, servait de logis au chef des armées du Duc et permettait de surveiller habilement le plateau de la Garenne, juste en face. Au pied de ces fortifications, les jardins à la française et leurs champs de 30 000 fleurs, sont le lieu idéal pour flâner une dernière fois et conclure cette jolie balade.

Vos commentaires