Site archéologique Glanum : Une grande cité antique

Au pied des Alpilles, à Saint-Rémy-de-Provence, les vestiges de Glanum forment un témoignage architectural unique. Pas très loin du Rhône, de la Durance et de la Méditerranée, son emplacement géographique privilégié explique sa prospérité.

 

Cette immense cité a été découverte lors de fouilles, il y a un siècle, en 1921. Elle a été fondée à partir du VIe siècle avant Jésus-Christ par la peuplade des Salyens, d’origine sans doute celto-ligures. L’installation s’effectue près d’une source sacrée, au carrefour de routes commerçantes stratégiques, entre les plaines de la Crau et de la Durance, au débouché d’un vallon. Le dieu protecteur de cette eau étant baptisé Glan, les habitants gaulois deviennent les Glaniques et la ville s’appelle Glanon, puis Glanum au temps romain. Bénéficiant des influences grecques puis romaines, elle se développe et se modernise sans cesse, avant de disparaître vers 260, victime de nombreuses invasions barbares. Devenant carrière, certaines pierres sont utilisées pour créer un peu plus loin le futur village de Saint-Rémy-de-Provence.

Dans le cadre enchanteur du Parc naturel régional des Alpilles, sous le soleil de la Provence, guidé par le son des cigales, il ne vous faut que quelques minutes pour se rendre sur place. Le site est annoncé par les Antiques : un mausolée et un arc de triomphe à la gloire de la riche famille des Julii, deux générations de militaires servant sous Jules César. Quatre belvédères permettent d’apprécier l’ampleur des lieux qui s’étendaient jadis sur une vingtaine d’hectares, au pied protecteur du mont Gaussier, avec le dessin géométrique des rues.

Dans le bâtiment d’accueil, une grande maquette animée et interactive, couplée à une grande frise explique neuf siècles d’histoire. Différentes époques – grecque, gauloise, romaine – s’entremêlent avec encore des traces de l’aspect défensif (portes et remparts). Plus étonnant, au fronton des murailles, des trous accueillaient la tête des vaincus pour impressionner l’ennemi. On distingue bien aussi les bâtiments de prestige : temples, thermes, forum, curie, chapelles, basilique… Autour du nymphée de la source sacrée, dans le quartier résidentiel, plusieurs demeures se singularisent, comme celles de Sulla, des Atys, des Antes, du Capricorne, avec bassin, cour centrale, ornementations colorées…

Ce qui frappe ici, c’est la qualité du travail de la pierre calcaire, extraite dans les environs, et qui témoigne de l’importance et du rayonnement de Glanum au moment de son apogée romain. On retrouve ce talent artistique dans les édicules, les colonnes ouvragées, l’autel à la gloire de la Bonne Déesse (Bona Dea), la statuaire parfois réalisée en marbre italien venant de Carrare. Une grande quantité d’objets précieux a été mise au jour lors des différentes campagnes de prospection : bijoux, monnaies, statues, chapiteaux, sculptures, mosaïques ou encore des ustensiles de cuisine. Ils sont exposés dans le musée de l’Hôtel de Sade, dans le centre-ville voisin.

Ce site sauvage et préservé abrite une exceptionnelle biodiversité naturelle et animale : orchidées, lézards, rapaces… Animations, visites guidées, ateliers pour les jeunes complètent le parcours. Glanum fait partie du centre des Monuments nationaux gérés par l’Etat qui compte 90 sites disséminés dans toute la France (www.monuments-­nationaux.fr). Profitez de votre séjour à Saint-Rémy-de-Provence pour visiter les musées consacrés aux Alpilles, aux arômes et à Van Gogh, la maison du Parc naturel régional des Alpilles, puis allez voir à proximité le village perché des Baux-de-Provence.

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