Balade en camping-car à Besançon, une ronde dans la "boucle"

Souvent confondue avec Briançon, la cité bisontine est encore trop méconnue des camping-­caristes. Pourtant, après avoir lu cette balade, il ne fait nul doute que vous y poserez vos roues pour découvrir le patrimoine matériel et immatériel de cette ville lovée à quelques encablures de la Suisse, sa rivale dans l’industrie horlogère.

 

Entourée comme Rome de sept collines, la ville de Besançon offre un cadre remarquable par la forme presque parfaite du méandre du Doubs. Son cœur historique en tire d’ailleurs élégamment le terme de “Boucle”. Cette topographie lui a servi par le passé, la plaçant en position de force en matière défensive. Aujourd’hui, c’est plus le cadre naturel qui est mis en évidence dans cette ville, certes fortifiée mais pourvue de nombreux espaces verts. D’ailleurs, la cité porte le surnom de “Poumon vert” tant squares et parcs arborés y occupent une place importante. Nous vous invitons à flâner au bord du Doubs, dans le parc de la Gare d’eau, à déambuler dans le parc Micaud, où l’on peut aussi se restaurer, ou à profiter de l’intimité de l’étonnant jardin du Clos Barbisier – qui abrite une superbe roseraie – sur les hauteurs du quartier Battant.

Pour profiter pleinement de la ville, les camping-­caristes disposent en son centre d’une aire de stationnement, quai Vauban, à proximité de la cité universitaire. Celle-ci constitue une belle découverte au cours de notre balade. Première “Cité U” construite en France, entre 1932 et 1936, l’esprit y est très anglo-saxon. Dans un contraste total, elle fait face au bâtiment moderne de la City, tout en partageant son décor avec celui des fortifications.

Les 10 km de murailles ponctués de tours bastionnées s’inscrivent dans le dispositif défensif imaginé par Vauban pour protéger la ville coiffée de sa superbe citadelle qui culmine à plus de 100 m de haut dans l’enceinte urbaine. La montée peut s’effectuer en bus, en train touristique ou, pour les plus courageux, à pied. Ce denier “moyen de locomotion” vous permettra d’admirer le square Castan et la porte Noire, laquelle constitue l’un des rares vestiges que les historiens n’arrivent pas à dater, et dont la fonction exacte reste encore indéfinie. Contrairement à son nom, il ne s’agit aucunement d’une porte d’accès à la ville. Plusieurs hypothèses ont été imaginées, mais aucune n’a pour l’heure été validée. Quoi qu’il en soit, cette “porte mystère” demeure le dernier point de passage avant le portail d’accès à la Citadelle.

Sur une superficie 12 ha, la forteresse pouvait accueillir une garnison de 300 à 600 soldats répartis dans les différents logements. Ces bataillons pouvaient tenir un siège pendant trois mois en complète autarcie, grâce à la présence d’un moulin, d’une boulangerie et de lieux de stockages des denrées. Le site permet d’apprécier le génie militaire de Vauban tout en admirant plusieurs panoramas sur la ville.

La fontaine de la place de la Révolution date de 1854
La fontaine de la place de la Révolution date de 1854

 

De l’imposant à l’infiniment petit

Aujourd’hui, la Citadelle est un grand centre culturel où sont abrités trois musées : le musée Comtois et ceux de la Résistance et de la Déportation. On y découvre aussi le muséum, spécialisé dans la reproduction d’espèces en danger, gardien de la biodiversité. Il abrite également un naturalium, un aquarium, un insectarium, un noctarium, un jardin zoologique et même une petite ferme.

En redescendant de la Citadelle, vous arrivez Grande Rue, voie dans laquelle se trouve au n° 140 la maison natale de Victor Hugo. Les amoureux de littérature française ne manqueront pas de la visiter. Un peu plus bas, au n° 96, on accède au palais Granvelle, du nom de son ancien propriétaire Nicolas Perrenot de Granvelle, proche conseiller et ami de l’empereur du Saint-Empire Charles Quint. Ce bâtiment recèle de multiples facettes. En plus de son architecture atypique d’influences italiennes et flamandes, il abrite les musées du Temps, d’Histoire de Besançon, de Sciences et d’Horlogerie. Besançon qui, au fil des époques, a été une place forte militaire et un centre politique, s’affiche désormais comme capitale de l’horlogerie. Ce savoir-faire est d’ailleurs inscrit aujourd’hui au Patrimoine immatériel de l’Unesco. Le musée dispose donc de plusieurs pièces maîtresses, dont la montre Leroy créée en 1904. Son mécanisme compte 24 complications. Jusqu’en 1989, elle était la montre la plus ­complexe jamais élaborée.

Deuxième curiosité : le pendule de Foucault, aux dimensions titanesques. Suspendu à près de 13 m de haut, il met en évidence la rotation de la Terre selon un référentiel galiléen (inertie) en se balançant au-dessus d’un cercle de 4,50 m de diamètre.

En plus de ces monuments emblématiques qui ont pignon sur rue, Besançon dissimule des espaces plus singuliers, plus intimistes qui participent également à la richesse de son patrimoine. N’hésitez pas (lorsque cela est possible) à pénétrer dans les cours intérieurs des immeubles qui dévoilent souvent des escaliers extérieurs typiques (à vis, à volée droite, en pierre et bois…) comme ceux que l’on trouve à l’hôtel de Champagney. Situé dans le remuant et populaire quartier Battant, cet endroit constitue un passage presque forcé. En prime, vous découvrirez la collégiale Sainte-Madeleine (XVIIIe siècle).

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