Balade en camping-car à Saint-Nazaire

A l’embouchure de la Loire et à quelques encablures de Nantes, Saint-Nazaire

constitue un solide point d’ancrage. Cette belle cité passe en un clin d’œil des embruns vivifiants à l’eau douce des marais et nous réserve de belles surprises, du gigantisme portuaire industriel aux délicieux petits coins de nature.

 

Saint-Nazaire est une “tête de pont” au sud du Parc naturel régional de Brière. De cette cité portuaire, on retient d’abord l’image de la construction navale. Mais Saint-Nazaire, c’est bien plus que la fabrication de navires de croisière. La ville bénéficie d’une large offre culturelle autour des docks, assurément le sel de la destination. Il y a quelques années encore, on aurait dit : « Passons par Saint-Nazaire… » Sous-entendu : «… sans nous y arrêter ». Désormais, on peut clamer : « Faisons-y étape ! »

Mais commençons par le commencement. Tout comme Brest, Lorient et Le Havre, Saint-Nazaire compte au nombre des villes qui jalonnait le “mur de l’Atlantique” durant la seconde guerre mondiale. Tous ces ports ont payé un lourd tribut face aux incessants bombardements. Au sortir du conflit, Saint-Nazaire, détruit à 85 %, ressemble à un champ de ruines, autour de sa base sous-marine, mastodonte de béton armé érigé par les Allemands. Mais boostée par une volonté de fer de ses habitants, la ville s’est relancée, et plutôt bien.

Le port de tous les voyages

 

« Vers les docks où le poids et l’ennui me courbent le dos, ils arrivent le ventre alourdi de fruits les bateaux… » On pense à Charles Aznavour, en longeant les quais. C’est ici que sont nés les plus beaux paquebots de l’histoire : le France, le Queen Mary II et, plus récemment, l’Harmony of the Seas. Tous sont sortis des chantiers navals, dont le grand portique rouge est l’un des traits dominants du paysage.

Un port, ça vit constamment, tout en empilant les strates de son histoire. Et quelle histoire ! Comme du temps où les transatlantiques larguaient leurs amarres pour prendre la direction de Cuba et de l’Amérique centrale.

Se promener autour des quais et dans le quartier de Penhoët permet de s’immerger dans cet univers maritime. On respire ici le Saint-Nazaire de la reconstruction et celui de la Belle Epoque.

La visite – incontournable – d’Escal’­Atlantic, le complexe installé au cœur de la base sous-marine, nous permet de découvrir l’univers des paquebots en marchant dans les pas des voyageurs d’hier… L’effet est saisissant quand on emprunte la passerelle d’embarquement. Autre attraction, l’Espadon, seul sous-marin à flot que l’on peut visiter en France, permet de tutoyer les abysses, le temps d’une découverte à bord du premier bâtiment français à avoir plongé sous la banquise. On se croirait dans Vingt mille lieues sous les mers, le roman de Jules Verne qui était nantais, donc voisin, rappelons-le. Les surprises ne s’arrêtent pas là ! « Saint-Nazaire est aussi la cité aux 20 plages. Le front de mer est un espace de vie et de loisirs, avec des bars, des restaurants, des aires de jeux pour les enfants… A 20 minutes, place à l’eau douce avec la Brière, qui offre une parenthèse enchantée, une vraie respiration. C’est pour tout cela que nous insistons sur l’aspect renversant de notre destination », explique Marie Bibard, chargée de communication à Saint-Nazaire Agglomération Tourisme.

 

Pour tous les goûts…

Vous aimez marcher ? Le “Sentier des Douaniers” (le GR34) dévoile ses trésors, entre ajoncs et genêts, chênes verts et pins parasols, et des vues dominant plages et falaises. Le chemin vous conduit jusqu’à Pornichet. Après la marche, pourquoi ne pas se reposer sur l’une des 20 plages que compte la ville. Jacques Tati y tourna, en 1951, Les vacances de M. Hulot.

Saint-Nazaire doit aussi, en partie, sa célébrité à Hergé. Le père de Tintin illustra son jeune reporter et le capitaine Haddock arpentant les quais, à la recherche du professeur Tournesol, dans l’album Les 7 boules de cristal.

Au centre-ville, il faut profiter des halles, les jours de marché (mardi, vendredi, dimanche) pour y remplir son frigo de produits frais.

Au nord de Saint-Nazaire, vous ne pourrez pas résister à l’appel de la Brière. Une immersion dans le deuxième marais maritime de France après la Camargue. Le site dévoile sa faune et sa flore semi-aquatiques, ainsi que ses traditions : chaumières, balade en barque (ou chaland), pêche aux anguilles, chasse…

« C’est un espace unique que nous préservons de génération en génération », explique Valérie Aoustin-Huard, guide officielle, soucieuse de garantir l’identité des lieux. Une authentique Briéronne qui débusque le ragondin, la poule d’eau et l’écrevisse, comme personne. Le contraste avec les éclats rougeoyants des meuleuses des chantiers navals est saisissant. Oui, Saint-Nazaire est renversant.

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