En Toscane, en camping-car...

Collines à perte de vue, cyprès tutoyant le ciel, villages perchés, abbayes oubliées… Après les villes de Toscane, nous vous entraînons dans la partie champêtre de cette splendide région du centre-ouest de l’Italie, à découvrir en camping-car. On vous garantit un émerveillement total devant des paysages uniques et de jolies cités préservées.

 

C’est sur la route viticole la plus connue d’Italie, celle du chianti, que nous vous proposons d’entamer ce périple toscan. Passé Florence, vous emprunterez la S222 en direction de Greve in Chianti. La chaussée serpente entre les coteaux qui, à l’automne, offrent une myriade de couleurs, passant du rouge vif à une extraordinaire nuance de jaunes, sous un beau ciel bleu. Après plusieurs arrêts photographiques, nous faisons halte sur l’aire gratuite de Greve [GPS : (N) 43°35’26”/(E) 11°18’48”], située à 500 m du village. Une jolie place triangulaire à arcades, une appétissante boucherie surveillée par un sanglier empaillé et quelques pâtisseries garantissent un sympathique ravitaillement. On peut aussi déguster le chianti classico chez le caviste local. Une première halte idéale !

 

Au pays des douces collines

Après Sienne, le paysage change radicalement. En direction d’Asciano, par la S438, nous découvrons la Toscane des cartes postales : la région des Crete Senesi est ponctuée d’innombrables collines douces sur lesquelles semblent avoir été posées de belles exploitations agricoles entourées de cyprès. Ici, le léger duvet des prés frissonne sous le vent. Ailleurs, la chair nue des sols retournés se décline en teintes beige clair à marron foncé. Quelques bouquets de forêts, puis c’est un village qui apparaît sur une éminence que l’on n’attendait pas. Asciano est parfaite pour passer la nuit : son aire se trouve en bas des anciens remparts, avec services et eau gratuits [GPS : (N) 43°14’12”/(E) 11°33’24”]. Une rue rectiligne rejoint le Palazzo Corboli qui permet de découvrir une belle section archéologique et quelques œuvres des peintres siennois. Après cette escapade culturelle, n’hésitez pas à acheter le Pane Sancti, une brioche riche en raisins et noix – proposée uniquement de fin octobre à début novembre –, dans une des pâtisseries du village.

Sur la S451, l’abbaye Santa Maria de Monte Oliveto Maggiore est bien cachée au milieu d’un bois de cyprès. Son vaste cloître est couvert de fresques, datant du XVe siècle, qui relatent la vie de saint Benoît avec moult détails et des personnages aux traits résolument modernes.

Nous vous conseillons aussi de faire étape à San Quirico d’Orcia, sur la route qui mène à Pienza. L’aire y est payante (10 € pour 24 heures), mais est à proximité d’une belle collégiale aux fines colonnes à nœuds posées sur des lions de pierres rongées par les siècles. Au bout de la via Dante, les Horti Leonini (jardins à l’italienne) et leurs parterres de buis doivent être bien agréables en été. Jetez aussi un coup d’œil sur la petite église romane Santa Maria Assunta et l’ancien hôpital della Scala, où subsistent un vieux puits et une petite loggia. Terminez la journée par la dégustation des crus locaux à la cantine (cave) Sampieri Del Fay.

Sur les conseils du caviste, nous gagnons Pienza. Ce gros bourg est réputé pour son Pecorino, un fromage de brebis que l’on déguste frais ou affiné, selon les goûts. Au détour des ruelles fleuries, nous passons devant quelques vieux puits qui fournissaient de l’eau à ce village perché. Nous bouclons notre tour par la visite du Palazzo Piccolomini, la résidence d’été du pape Pie II. L’audioguide en français explique en détail les appartements meublés et la salle d’armes, mais aussi l’exercice diplomatique exercé au XVe siècle.

Cap sur le pays étrusque

Nous mettons cap au sud par la S323, pour faire un petit détour par l’abbaye de San Antimo. C’est un joli bâtiment érigé par Charlemagne à la fin du VIIIe siècle, au milieu des vignes. Du pur style roman. On y voit de très beaux chapiteaux animaliers en se dirigeant vers l’herboristerie, où sont désormais vendus des produits locaux. Une halte très agréable dans un paysage d’un calme absolu. Puis, notre circuit prenant de la hauteur, le paysage change totalement. Les forêts de feuillus, puis de conifères, remplacent les collines. Sovana est une modeste localité construite sur le tuf. Cette roche sédimentaire permit aux hommes préhistoriques de se créer des abris. Les Etrusques s’en servirent par la suite pour leurs nécropoles. Chaque site est répertorié sur une carte distribuée gratuitement par l’Office de Tourisme. Dénicher ces cavités décorées de colonnes et de sculptures donne lieu à de belles promenades en pleine nature. Ne manquez pas non plus la visite du petit musée, pour y admirer un incroyable trésor : un chaudron rempli de pièces d’or datant de l’Antiquité.

Tout aussi authentique, le village de Sorano, dont les anciennes demeures s’accrochent à la roche. Du bas de la cité, où l’on vous suggère de stationner, la vue est superbe. De cet emplacement, vous atteindrez la Fortezza Orsini où l’on distingue le vieux château médiéval de ses bastions Renaissance. Pour visiter les souterrains qui en font leur réputation, il est prudent de réserver son entrée auprès de l’Office de Tourisme de Sovana, à un quart d’heure du centre.

La ville de Pitigliano se dresse sur un éperon rocheux, fruit du travail laborieux des rivières Lente et Meletta. Il est possible de stationner gratuitement près du stade. Il ne vous reste plus qu’à déambuler dans les rues pavées et tortueuses, passant dans de petits passages couverts à proximité des demeures patinées par le temps. Celles-ci s’étagent souvent sur plusieurs niveaux. Reliées entre elles, leurs caves constituaient une véritable cité souterraine. Vous terminerez cette journée en Etrurie autour d’un petit verre de Bianco di Pitigliano, sur la place du Palazzo Orsini, en guettant le coucher de soleil.

Des petites villes authentiques

C’est un peu par hasard que nous faisons halte à Massa Marittima. L’aire de stationnement [GPS : (N) 43°2’43”/(E) 10°53’25”] se trouve à 10 minutes à pied de la piazza Garibaldi. Le soir, la passagieta s’organise le long de l’artère principale, entre discussions et enfants qui jouent, les terrasses se remplissent. Les palais aux façades en travertin du duomo changent doucement de couleur, variant du brun au doré. Au petit matin, la lumière est encore différente. Le soleil éclaire le campanile et les impressionnantes défenses médiévales, visibles sur les hauteurs de la ville. Les habitants se dirigent vers la pâtisserie Petrai, située à deux pas de la piazza Cavour. C’est un véritable tour d’Italie gourmand : cannolo sicilien, tiramisu trévisan…

Et maintenant, cap au nord par la S439 qui serpente à travers un étonnant paysage. Comme dans l’Enfer de Dante, des fumées blanches apparaissent à l’horizon. Il s’agit du parc géothermique de Monterotondo Marittimo. Passé cet endroit, nous rejoignons Volterra, dans la province de Pise. L’ancienne capitale étrusque est perchée sur une colline. Il faut se garer hors les murs, à côté d’un supermarché [GPS : (N) 43°24’5”/(E) 10°51’16”]. Il suffit alors de grimper jusqu’à la porta Felice pour découvrir une cité parfaitement conservée. Les rues San Felice puis Franceschini, bordées de robustes maisons bourgeoises à plusieurs étages, nous emmènent vers la piazza dei Priori. L’animation est à son comble autour du Palazzo, dont le superbe beffroi affirmait l’indépendance de la ville au XIVe siècle. En hommage aux gouverneurs de la cité, la façade est couverte de leurs blasons. Et aujourd’hui, c’est la foire aux truffes. Blanche ou noire, elle est palpée, humée, pesée avec soin avant d’être vendue. Nous nous sommes contentés d’un peu de jambon et de pecorino, excellents eux aussi. La dégustation sur les divers stands est un vrai plaisir. Nous terminons notre tour de la ville par une visite du théâtre romain noyé dans la verdure. Impossible de ne pas s’arrêter à San Gimignano, la cité des tours. Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, la ville a conservé ses caractéristiques architecturales depuis sept siècles. Les palais se succédaient le long de rues parfaitement pavées, les propriétaires montraient leur richesse par la hauteur des tours qu’ils érigeaient. Il y en a eu jusqu’à 72. On peut encore en admirer quatorze et plusieurs palais près de la piazza della Cisterna. Le marché qui se tient sur chaque placette nous rappelle que cette ville était un carrefour commercial. Entre le Palazzo Comunale, le musée archéologique et la pharmacie de Santa Fina, vous aurez le choix des visites. Les billets s’achètent dans le premier musée où vous vous présenterez. Vous achèverez votre étape dans cette magnifique cité en montant à la rocca di Montestaffoli qui offre un panorama exceptionnel sur les tours et la campagne toscane. Selon l’époque, San Gimignano peut être engorgée de touristes. Et stationner en camping-­car n’est pas toujours simple. L’automne dernier, nous nous sommes garés en bas de la porte San Matteo [GPS : (N) 43°28’11”/(E) 11°1’58”]. En plein été, vous devrez vous poser sur l’aire de services éloignée de la ville et attendre qu’un bus passe.

Le voyage est affaire de choix, la Toscane en offre un très grand nombre. Si vous vous y rendez, n’hésitez pas à musarder sur les petites routes et à sortir des sentiers battus. Vous tomberez forcément sur d’autres perles.

Vos commentaires