Partir en camping-car, destination la Bulgarie !

Souvent oubliée des voyageurs, la Bulgarie a pourtant beaucoup plus à offrir que des yaourts et des roses. Cette partie de la péninsule des Balkans, pays le moins cher d’Europe, possède 378 km de côtes bordant une mer Noire aux eaux cristallines. En rentrant dans les terres, on découvre des paysages authentiques et un patrimoine riche d’une histoire mouvementée. On vous invite à suivre nos roues.

En arrivant en Bulgarie, au départ de Turquie, par la E87, on est rapidement frappé par la végétation luxuriante qui contraste avec l’aridité du plateau anatolien. Dans les montagnes du parc naturel de Strandja, on ressent toute l’humidité du climat subtropical généré par la mer Noire. Ici, les routes (E87, II-99) sont creusées de nids-de-poule ; une succession de branches basses frôle le toit du camping-­car ; des patrouilles de la police des frontières nous arrêtent régulièrement pour contrôler nos papiers d’identité et le véhicule. Les panneaux en cyrillique sont difficiles à déchiffrer. Le premier contact avec le pays est donc plutôt rugueux. Mais au fil des kilomètres, nous allons apprendre à connaître cette surprenante Bulgarie, plus grand pays des Balkans, aux confins de l’Orient et de l’Occident !

La route finit par sortir de la forêt si dense qu’on s’y serait cru en pleine nuit. On arrive alors sur les rives de la mer Noire. Tsarévo est la première station balnéaire figurant sur notre itinéraire. Cette petite ville est une étape idéale pour retirer quelques devises du pays (le lev) afin de faire quelques courses alimentaires. On remplit le frigo de spécialités locales : fromage sirene (prononcer “siréné”) râpé, oignons, concombres et tomates qui composeront notre première chopska salata. Cette salade reprend les couleurs du drapeau bulgare (blanc, vert, rouge). On peut la déguster partout, accompagnée d’un verre de rakia, l’eau-de-vie du pays – à consommer avec modération et surtout pas avant de prendre le volant.

 

Nous mettons le cap au sud, en direction de Rezovo. En longeant la côte, on trouve de petits bourgs calmes et enchanteurs. Par temps est sec, on peut même emprunter les pistes qui conduisent au sommet des falaises. On accède alors à des belvédères dominant la mer Noire. Les différents panoramas sont splendides.

Le littoral de la mer Noire

Les grosses et nombreuses averses qui s’abattent sur la région nous obligent à nous réfugier au bout de la plage de Sinemorets. Nous stationnons sur un terrain herbeux autorisé aux camping-­cars. A partir de là, on peut se promener le long des côtes, de crique en crique, et observer les petits dauphins noirs qui sillonnent la mer bleu azur.

Nous atteignons l’extrême sud-est du pays, à Rezovo. On est ici à la frontière turque. La route s’interrompt net. Impossible d’aller plus loin ! Une seule alternative : faire demi-tour et remonter vers le nord toujours en longeant le littoral. Les stations balnéaires se succèdent. Les maisons et immeubles vieillissants de l’époque communiste, ne sont guère reluisants. Mi-juin, les plages commencent à se couvrir de transats, laissant présager une forte affluence estivale. Heureusement, les eaux translucides de la mer Noire (remarquez le paradoxe) font oublier ce cadre austère.

Bourgas est remarquable pour son jardin maritime. Ce large cordon végétal sépare la ville de la longue plage de sable noir, le long de laquelle s’exercent les kite-­surfers. Bourgas est aussi un haut lieu de thermalisme. Depuis ­l’Antiquité, les voyageurs profitent des sources chaudes de la cité Aquae Calidae qui sortent des antres de la terre à 41 °C. Soliman le Magnifique (XVIe siècle) y fit même construire des bains turcs ! Aujourd’hui encore, on boit cette eau chaude directement aux fontaines de la source d’origine, pour combattre les infections respiratoires.

Nessebar, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco est appelée la “ville aux 40 églises”. Ce nom n’est nullement usurpé. La petite péninsule rocheuse, sur laquelle a été bâtie la ville, abrite quantité d’églises, de basiliques, de chapelles… Dommage que les nombreuses échoppes touristiques gâchent ce paysage. Le moulin, les maisons traditionnelles à pans de bois et les ruines byzantines perdent ainsi un peu de leur âme. Le cadre maritime reste, quant à lui, toujours aussi enchanteur. Les parkings à proximité sont tous payants. La seule possibilité de stationner gratuitement est de se rendre sur la pointe [GPS : (N) 42°38’49”/(E) 27°42’41”], au bout de la plage naturiste. On rejoint alors le centre à bicyclette ou à pied.

En poursuivant en direction du nord, on tombe alors sur les grandes stations de Varna et Baltchik, hauts lieux du tourisme de masse slave. Nous préférons nous éloigner de la côte, explorer l’intérieur du pays.

 

Restez connectés ! La suite de l'itinéraire en Bulgarie sera bientôt publié sur Camping-Car Magazine...

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