Itinéraire en Gironde, en camping-car

A l’est de Bordeaux, entre les rives de la Dordogne, au nord, et celles de la Garonne, au sud, qui vivent encore au rythme des marées atlantiques, s’étend l’Entre-deux-Mers. Ce prestigieux terroir du Bordelais est piqueté de vieux villages, de vallons en coteaux, de châteaux en bastides… Autant de belles occasions pour parcourir cette belle région, qui se donne souvent des airs de Toscane.

 

 

Au sud-ouest de Libourne, sur la rive gauche de la Dordogne, Vayres est l’une des portes d’accès à l’Entre-deux-Mers. La cité s’honore d’un puissant château, ancienne propriété de la famille ­d’Albret et de son plus illustre représentant Henri IV. Avec ses allures de forteresse, dominant des jardins à la française, le domaine s’étire jusqu’au fleuve. Malgré l’air un peu martial que lui confèrent ses créneaux, son chemin de ronde et ses murailles, l’ouvrage se transforme au fil du temps en château d’agrément dans le style Renaissance française mariant tous les genres des XIIIe, XVIe et XVIIIe siècles. On remarque plus particulièrement l’escalier monumental à double révolution qui descend vers le jardin jusqu’à la Dordogne. L’intérieur du château est garni d’une remarquable collection de tapisseries.

Piquez ensuite plein sud, pour rejoindre Créon. La cité conserve de son passé de bastide, son plan d’origine médiévale. Parfaitement circulaire avec ses rues tracées au carré et sa place centrale bordée d’arcades où se tient encore, chaque mercredi, son grand marché. L’un des plus courus de la région. Le bourg s’affirme aussi comme une station vélo très prisée (à côté de l’aire de camping-­cars), un point de départ de nombreuses boucles à parcourir à bicyclette, en voie propre (informations et location sur place).

 

Il suffit de quelques minutes, par la D671, pour rejoindre La Sauve et son abbaye de La Sauve-Majeure, grande étape sur les chemins de Compostelle. Elle est aussi l’une des plus puissantes abbayes ­d’Occident, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Bien qu’il soit en grande partie en ruine, ce chef-d’œuvre de l’art roman du XIIe siècle demeure majestueux. Il constitue un site remarquable, notamment pour ses chapiteaux sculptés où figurent animaux fabuleux, héros, récits bibliques habillant le chevet. Ne manquez pas de monter jusqu’au sommet du clocher.

 

Rive droite ou rive gauche ?

Un détour par Rauzan, où se dresse un imposant château fort qui fut âprement disputé par les Anglais et les Français durant la guerre de Cent Ans. Son donjon est particulièrement impressionnant.

Et en route, à présent, pour Sauveterre-de-Guyenne, après avoir fait une escale à Blasimon qui préserve de beaux vestiges de l’abbaye Saint-Maurice. Il faut voir, en particulier, les sculptures du portail. Sauveterre-de-Guyenne ne manque pas de charme, avec sa place centrale et ses portes de ville caractéristiques des bastides médiévales – on peut monter à la tour Saubotte. Fondée par Edouard Ier, roi d’Angleterre, la cité changera onze fois de mains avant de devenir définitivement française, en 1451.

Non loin, le village de Castelmoron-d’Albret mérite, lui aussi, une pause. Il est l’un des plus petits villages de France, perché sur une crête et jadis ceinturé de remparts. Sans prétention, mais tout à fait charmant.

Une autre bastide vous attend : celle de Monségur au plan en damier, avec une belle place centrale entourée de couverts où s’élève une imposante halle. Du chemin de ronde qui domine la vallée du Dropt, vous pouvez rejoindre celui de halage pour une randonnée ombragée en bord de rivière.

Via Bagas, où il faut faire escale le temps d’admirer son moulin fortifié sur la rivière Dropt (extérieur seulement), on rejoint La Réole, gros bourg sur les rives de la Garonne au patrimoine conséquent, à l’image de son ancien prieuré bénédictin, de son église et de son cloître. Son château du XIIIe siècle – dont subsistent trois tours et des remparts impressionnants – constitue un véritable balcon sur le fleuve. Au sud de la ville, pour un moment de détente nautique et à vélo, la base de loisirs de Fontet constitue un endroit idéal qui, par ailleurs, est doté d’une très belle aire pour camping-­cars.

En aval, la ville de Saint-Macaire est une authentique cité médiévale, encore ceinturée de remparts et riche en logis Renaissance et maisons anciennes. Surtout ne manquez pas la place Mercadiou, un vrai petit bijou, ni de descendre dans le parc en contrebas, qui offre une vue magnifique des remparts.

Encore un peu plus loin, la ville de Cadillac est un passage obligé pour son château ducal qui fut un temps une prison pour femmes, comme en témoignent encore les cellules sous les combles. Mais ce sont les grandes salles qui surprennent le plus avec leurs plafonds peints, les cheminées monumentales et surtout les collections de tapisseries qui forment sans doute l’une des plus belles de France.

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