Château d’Ussé, le méconnu du Val de Loire à découvrir le temps d'une halte en camping-car

Sur les bords de l’Indre, dans cette magnifique région du Val de Loire, le château d’Ussé. C’est peut-être le moins connu des palais qui jalonnent la Route des vins, mais ce petit joyau privé a une riche histoire, en plus d’être un endroit où le beau est partout.

Entre les gazouillis amoureux des oiseaux et les clapotis enchanteurs de l’Indre, qui s’écoule paisiblement à ses pieds, le château d’Ussé – qui appartient depuis plus de deux siècles à la famille de Blacas – a tout du conte de fées. D’ailleurs, ce n’est en rien surprenant, quand on sait que Charles Perrault s’est largement inspiré de l’endroit pour écrire l’une de ses œuvres les plus célèbres, La Belle au bois dormant. A Ussé, le beau a été érigé partout, avec une élégance et un raffinement proches de la perfection. On pourrait ainsi passer des heures à observer le palais, à s’enticher de ses façades en pierres de tuffeaux, si caractéristiques du Val de Loire, ou de ses ardoises venues ­d’Anjou, à quelques kilomètres de là, et qui habillent superbement ses toitures. Sans oublier ses mâchicoulis, vestiges du passé médiéval de l’édifice avant qu’il ne devienne une demeure de plaisance et d’apparat, à la Renaissance.

Comment ne pas évoquer aussi l’architecture de la chapelle, juste à côté, avec ses stalles remarquables et ses vitraux qui le sont tout autant ?

 Ici, tout n’est que douceur. Il n’y a rien d’ostentatoire. Tout est à sa place, avec simplicité et avec goût. C’est joli, tout simplement ,

nous glisse Domitille, qui a l’habitude de passer chaque jour devant le château, sans jamais s’en lasser. Un sentiment encore renforcé à l’intérieur. Au fil des pièces et des salons, on retrouve cette ambiance unique et cette envie de contemplation, à l’image de la salle des gardes, où l’œil s’attarde sur plein de petites choses ; de ses combles, aussi, véritables forêts remplies de trésors en attente d’exposition ou d’un petit coup de chiffon ; ou bien encore de son indémodable galerie centrale – qui relie l’aile ouest à l’aile est – avec ses tapisseries du XVIIe siècle et son buste de Louis XIV, qui semble d’ailleurs surveiller tout ce patrimoine, comme à son habitude. La chambre du roi, justement, complète le spectacle, un petit peu plus loin.

Vive Le Nôtre !

Mais l’émerveillement ne s’interrompt pas là. Les terrasses méritent, elles aussi, le détour, toutes plus belles les unes que les autres. Sur la première, au pied du château, un magnifique jardin à la française prend place. Œuvre de l’incontournable André Le Nôtre, qui fût aussi à la manœuvre à Versailles, il offre une déambulation des plus agréables, avec son style classique, ses formes géométriques parfaitement étudiées et ses perspectives du plus bel effet, agrémentées de fontaines et de bassins. Pour ne rien gâcher, les massifs de roses ajoutent encore un petit peu plus de couleurs à l’ensemble, elles qui se sentent comme chez elles dans ce coin du Val de Loire, en plus d’avoir inspiré Ronsard, il y a quelques siècles de cela. La deuxième terrasse, un petit peu plus basse, reprend le modèle anglais, se révélant un petit peu plus fouillis, avec son potager, ses parterres de fleurs, ses plantes aromatiques.

Le domaine d’Ussé se distingue aussi par un mystère qui n’a jamais été résolu et qui plane toujours au-dessus de lui, aujourd’hui : la présence, dans ses murs, d’un trésor. En pleine guerre de la Ligue d’Augsbourg, Louis XIV, à la recherche d’argent, avait fondu une bonne partie de son argenterie et de son or. Seigneurs et religieux furent sollicités à en faire de même. Mais d’après la légende, Thomas Bernin, marquis de Valentinay et contrôleur du roi, aurait dissimulé une part non négligeable de ses biens dans un des nombreux souterrains du château. Pour exécuter cette tâche, il aurait fait confiance à un aveugle, pour avoir l’assurance de ne jamais les retrouver. Et même si, d’après les dires du pauvre homme, deLigue d’Augsbourgl’argenterie et de l’or devraient se trouver dans les parcelles nord du domaine, personne n’a encore réussi à remettre la main dessus. Une vraie petite merveille, ce château !

STATIONNER EN CAMPING-CARS

  • Un grand parking est accessible à l’entrée du château, le temps de votre visite. Attention, selon la saison, il peut vite être saturé.
  • Le camping municipal de la Blardière est à quelques mètres du château. Ouvert de mi-mai à fin septembre. 52 emplacements, accessibles à partir de 12 €/nuitée, avec services (forfait eau + vidanges : 2 € ; électricité : 4 €). Une belle adresse bucolique ! Adresse : Rue Principale. GPS : (N) 47°15’17”/(E) 0°18’8”.
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