Idée sortie en camping-car : Argenton-sur-Creuse, au fil de l'eau et des chemisières !

Lovée sur les bords de la rivière lui donnant une partie de son nom, la ville d’Argenton-sur-Creuse est une cité où l’eau a toujours été omniprésente, de la façon dont ses maisons ont été construites à son essor économique au XIXème siècle, grâce à l’industrie du textile. Une balade pas comme les autres !

  • © Valentin Roussel / Camping-Car Magazine

La surprise puis la contemplation : à Argenton-sur-Creuse, les arribouts sont l’un des trésors cachés de cette cité où la flânerie n’est jamais bien loin. Ces ruelles au nom si particulier, qu’on découvre à plusieurs endroits du centre historique, au fil de la rue Grande, ont la particularité de descendre vers le lit de la rivière avec une douceur infinie, en dévoilant des perspectives et des reflets qui font depuis toujours le charme de cette ville dont le surnom dit finalement tout d’elle : « la petite Venise du Berry ».

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Un moment paisible et hors du temps, idéal pour commencer une visite où l’eau n’est jamais bien loin. Au fil des siècles, la Creuse, par ses flots tantôt paisibles, tantôt agités, a en effet fait d’Argenton ce qu’elle est aujourd’hui, en dessinant plusieurs de ses rues et en lui donnant plusieurs monuments célèbres, à l’image de son Vieux-Pont ou de ses moulins. Ses crues ont aussi façonné son architecture. « Pour éviter que l’eau ne rentre, on a en effet surélevé les rues, explique notre guide. Ainsi, il n’est pas rare que certaines maisons longeant la Creuse disposent de deux caves : une au sous-sol et une autre au rez-de-chaussée. C’est quelque chose de très présent, visible à plusieurs endroits ».

Les fameuses maisons à galeries, en bord de rivière, qui participent à la carte postale de la cité, avec leurs couleurs chatoyantes, dans une alternance de jaune, de bleu turquoise, de vert clair ou encore de rose, répondent pour leur part à un autre besoin : celui d’avoir de l’espace et une vie confortable dans les étages tout en évitant un impôt trop élevé, ce dernier étant à l’époque établi par la superficie au sol. Un système ingénieux qui laisse apparaître parmi les plus belles maisons d’Argenton. Mais la Creuse a aussi fait de cette cité l’un des plus hauts lieux de l’industrie du textile en France, avec la présence d’une multitude de filatures au XIXème siècle. « Il y a eu plusieurs entreprises à Argenton mais, au cours de cette grande épopée, c’est toute la ville qui vivait de la confection. Il y avait des ateliers partout, jusque dans les salons des maisons particulières, où les femmes s’activaient pour répondre à des besoins toujours plus importants », avance notre guide. image

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© Valentin Roussel / Camping-Car Magazine

Les chemisières et les placettes

 

Le musée de la chemiserie et de l’élégance masculine dévoile justement, à travers plusieurs salles, cette passionnante histoire. Situé à l’emplacement même du premier atelier ayant vu le jour dans la ville, rue Charles Brillaud, du nom du fondateur, cet incontournable de la cité permet de se plonger dans le quotidien des chemisières, mais aussi de découvrir, étape par étape, le savoir-faire qui a fait les beaux jours des grandes maisons de l’époque, comme Dior ou Pierre Cardin. La reconstitution d’un atelier, où plusieurs machines de cette période ont été réunies, en donnent un superbe aperçu. La création, la coupe, l’assemblage, le visitage, le repassage, le pliage mais aussi l’emballage : l’ensemble de la chaine de fabrication est expliqué dans les moindres détails.

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© Valentin Roussel / Camping-Car Magazine

Un petit peu plus loin, de grandes vitrines contenant une multitude de chemises permettent de se rendre compte de l’évolution de la mode et des tendances. Mais si la Creuse est le fil conducteur pour découvrir les nombreuses richesses d’Argenton, il est aussi parfois bon de prendre la tangente pour aller se perdre dans des venelles rappelant l’histoire médiévale de la cité, en trouvant par ci par là de jolies placettes.

L’occasion de se rendre compte que d’illustres noms ont mis leur talent à contribution pour embellir la ville, à l’image d’André Le Nôtre, le célèbre jardinier de Louis XIV, qui élabora le parc de l’hôtel de Scévole. Ou encore de Jérôme Legrand, député en 1789, dont la maison est décorée d’une coquille Saint-Jacques, et qui fût à l’origine de l’utilisation du mot « Assemblée Nationale » pour désigner notre parlement. La fameuse Bonne Dame, enfin, est un autre incontournable d’Argenton, qu’on rejoint après avoir crapahuté sur près de 75 marches. Avec son imposante statue dorée de la Vierge, cette chapelle à l’architecture agréable, offre un des plus jolis panoramas sur la ville. Un prétexte, encore un, pour se rincer l’œil devant une cité méritant qu’on s’y attarde !

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