Truma Combi D : test du nouveau chauffage pour camping-car

Quelle que soit la saison, il est impossible de se passer d’un appareil de chauffage. En hiver, il produit de l’air chaud et en plein été, il fournit de l’eau chaude. Pour contrôler ces appareils et l’isolation de leurs camping-­cars, les constructeurs soumettent régulièrement leurs véhicules à des ambiances glaciales. Nous avons pu assister au passage de l’un de ces tests subi par le nouveau Combi Truma D installé dans un fourgon aménagé. Pour avoir chaud, nous avons affronté le froid.

 

Début novembre, à Putzbrunn, une petite ville située à une encablure de Munich, au cœur de la Bavière, le thermomètre indique généralement une température négative. C’est en tout cas ce que nous espérions, quand nous nous sommes rendus au siège de Truma, pour visiter le site de production du leader du chauffage et de climatisation pour les véhicules de loisirs et assister au passage en chambre climatique d’un nouveau camping-­car d’un constructeur français. Peine perdue ! Est-ce l’effet du dérèglement climatique ou d’une simple anomalie saisonnière ?

Toujours est-il que nos deux journées passées sur site le furent dans des conditions plus printanières qu’hivernales… Qu’importe ! Car Truma, grand spécialiste du chaud, est doté de deux immenses congélateurs dans lesquels les camping-­cars de nombreux constructeurs européens sont régulièrement mis à l’épreuve. Le but pour chacun des fabricants est de vérifier si l’isolation de leurs véhicules est efficace et si les bouches d’air chaud reliées à un combiné Truma sont convenablement réparties afin d’élever la température intérieure de la cellule à un niveau vivable quand le mercure descend à – 15 °C à l’extérieur.

Le test, ainsi énoncé, peut sembler simple. Mais dans les faits, il est nettement plus complexe. Il doit surtout répondre à un protocole strict dicté par la norme EN 1946. L’objectif étant, pour le constructeur, de tenter d’obtenir la Classe III qui certifie que leurs véhicules peuvent affronter les pires frimas tout en accordant aux occupants une température intérieure de + 20 °C, alors que le thermomètre plonge, en extérieur, de 15 à 20 °C sous le zéro.

Le test auquel nous avons pu assister avait comme acteur la dernière génération du Combi Truma D – comme Diesel – fonctionnant au gasoil et un fourgon Ford Transit nouvellement aménagé par un constructeur de l’ouest de la France.

 

Passage en chambre froide

Arrivé chez Truma, le véhicule est aussitôt positionné dans une immense chambre climatique. Les techniciens de l’industriel chauffagiste y installent alors une série de capteurs à des endroits précis de l’habitacle. Ces différentes sondes vont mesurer la température à différents points de la cabine de conduite (plancher, volant, sièges…), et en de multiples endroits de la cellule : en plein milieu, sur le plancher, devant la cuisine, dans la salle d’eau, sur le couchage, dans la soute, dans le réservoir d’eau propre… Pas un seul centimètre cube n’échappera à la vigilance de ces thermomètres de grandes précisions. Bien sûr, la mise en route à distance du chauffage est testée avant le début de l’expérience pour éviter tout écueil. Une fois la préparation terminée, la mise en route de la chambre climatique débute. Il faut plus de douze heures pour que les compresseurs de ce grand réfrigérateur ne plongent le véhicule dans une atmosphère polaire où la température descend à – 15 °C. Le test commence lorsque cette température est identique à l’extérieur et dans chaque recoin du camping-­car.

C’est à 8 h 00 précises, que le Combi Truma D est mis en route. Plus aucune autre intervention n’est faite pendant la durée du test. Le technicien en charge de l’expérience se contente de vérifier les paramètres climatiques relayés par les sondes de température sur son écran d’ordinateur.

 

Pour obtenir le précieux sésame de la Classe III, le protocole impose que la température intérieure minimum de + 20 °C soit atteinte en moins de 4 heures dans le camping-­car quand la température extérieure est toujours de – 15 °C. Au terme de ces quatre heures, nous pouvons enfin pénétrer dans la chambre climatique pour nous réfugier dans la cellule réchauffée du fourgon. Les techniciens cherchent alors à régler les différents problèmes qui se sont révélés au cours de l’expérience. Cela concerne souvent la puissance du combiné (est-il trop ou pas assez puissant ?)et la gestion des flux d’air chaud (force, direction…), à dessein de les corriger pour aboutir à de meilleurs résultats encore.

Pour détecter les ponts thermiques, des images thermographiques sont réalisées par une caméra thermique à infrarouge qui indique les endroits chauds, tièdes et froids. Spectaculaires, elles sont surtout intransigeantes, montrant les points du camping-­car où subsiste l’air glacial. Tout ce qui est bleu est froid, tout ce qui est rouge est chaud, le tiède étant représenté par des teintes cyan, jaune et orangée. Ces bandes de couleurs permettent ainsi d’améliorer l’isolation, de redimensionner le flux d’air du chauffage ou d’en corriger son circuit dans l’habitacle, si besoin.

Les mesures plein la tête, nous ressortons de notre grand frigo. Un peu refroidis, avouons-le, mais ce petit passage par le pôle Nord artificiel nous a rappelé que l’installation d’un chauffage dans un camping-­car nécessite moult études préalables pour garantir un fonctionnement véritablement efficient.

 

Notre camping-­car cobaye s’en est, quant à lui, très bien tiré obtenant, haut la main, son diplôme de Classe III qui lui permettra d’arriver prochainement sur le marché avec un avantage supplémentaire.

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