Sur le papier
Le CrossClimate est déjà assez ancien. En effet, cette gomme 4 saisons est apparue en 2015 pour les VP et en 2018 pour les utilitaires. Le manufacturier clermontois s’est donc appuyé sur de solides bases pour développer la version camping- car de ce pneu qui se veut aussi performant été comme hiver. Les ingénieurs du Centre de recherche & développement Michelin de Ladoux (63) ont toutefois pris en compte toutes les problématiques associées aux camping- cars. A savoir que nos véhicules circulent à pleine charge et peuvent rester immobilisés pendant plusieurs semaines, notamment lors des éventuelles périodes d’hivernage. Dans ce dernier cas, les gommes risquent de se déformer. Le gros travail du bureau d’études a donc porté sur la carcasse du pneu.
Tout comme les Michelin Agilis, les CrosClimate sont identifiés par le marquage “CP” signifiant que les flancs sont renforcés (matérialisé par de petites dalles sur les côtés). Ce renfort améliore la résistance aux accrocs de la chaussée, comme les nids-de-poule et la bordure des trottoirs, et autorise le stationnement long. Il améliore aussi le comportement routier du véhicule et réduit les risques d’éclatement. Le Michelin CrossClimate Camping se reconnaît à la sculpture en V très large (V-Shaped Technology) de sa bande de roulement, directement inspirée de celle des pneus hiver. Ces profondes et larges rainures sont conçues pour faciliter l’évacuation de la pluie et de la neige. Le CrossClimate Camping est classé A, selon le label européen. Sur le papier donc, cela signifie qu’il adhère parfaitement sur sol mouillé et que son niveau sonore est bas. Il est donné pour 72 dB.
Tout comme le Continental VanContact, le Michelin est certifié 3PMSF et M+S, ce qui autorise les camping-caristes qui l’utilisent à circuler sur l’ensemble du réseau routier concerné par la loi Montagne II durant l’hiver. Plus besoin de changer de pneumatiques selon la saison et le département ni de transporter des chaînes ou des chaussettes. L’adhérence améliorée de ces pneumatiques permet aussi de se sortir de situations délicates, comme lors d’un passage dans un chemin agricole (pour rejoindre une étape France Passion, par exemple) ou plus simplement de quitter une aire engazonnée rendue glissante par la rosée matinale ou la pluie.
La chape du CrossClimate est fabriquée avec un mélange de gommes qui résiste très bien à l’abrasion. Sa composition est semblable à celle des pneus des poids lourds. Gage de robustesse ! Reste un défaut que l’on retrouve sur tous les pneus 4 saisons, toutes marques confondues : l’indice de consommation en carburant est relativement élevé puisque le Michelin obtient la note C. Il fait donc moins bien que son Agilis Camping, classé B. c’est un moindre mal. De plus, le tarif reste raisonnable : de 149,50 € l’unité en 195/75 R16 à 266,90 € en 225/75 R16.
Sur la route
Nous avons eu la possibilité d’essayer les Michelin CrossClimate spécial camping-car pendant quelques mois, sur un intégral poids lourd à roues jumelées, puis sur un autre “classique”. Nous livrons nos conclusions après 8 500 km parcourus, chaussé de ces enveloppes. En voyant le pneu Michelin CrossClimate Camping, alors qu’il n’a pas encore été monté, l’aspect confort apparaît immédiatement, grâce notamment à l’épaisseur de gomme qui donne une belle assise à cette enveloppe. Nous avons donc d’abord réalisé notre test avec un camping- car de 7 000 kg de PTAC avant de passer sur un intégral VL. Dans les deux situations, nous avons ressenti les mêmes impressions.
Sitôt sortis du centre de montage, alors que nous roulions sur une chaussée sèche et en bon état, nous avons été agréablement surpris par la tenue de route du véhicule qui s’était nettement améliorée par rapport au moment où notre camping-car était chaussé de pneus “normaux”. Le véhicule s’accroche au sol comme l’alpiniste à sa paroi. Dans les courbes, le roulis est différent, voire inexistant. On aurait presque envie d’accélérer tant on se sent en confiance. Le véhicule se montre d’une étonnante stabilité et les trajectoires sont parfaites. Sur chaussées humides et même détrempées, ce ressenti est toujours présent. Le camping- car reste scotché à la route. L’eau est évacuée rapidement par les profondes rainures en forme de V, sculptées dans la chape du pneu, laissant alors sur la route de larges bandes asséchées.
Nous n’avons hélas pas eu l’occasion de réaliser des essais sur la neige, mais nous avons pu constater que sur routes sèches, humides ou grasses, le Michelin CrossClimate Camping répond bien à toutes les attentes en termes de sécurité et ce en toute saison. Le véhicule conserve un maximum d’adhérence à l’accélération et au freinage, sans entraîner de frottement dans la direction. A bord du premier comme du deuxième intégral, le confort a toujours été aussi agréable. Nous n’avons pas détecté d’augmentation du bruit au roulage. Par ailleurs, les phases de freinage se sont montrées aussi efficaces qu’avec des gommes standards. Mais il s’agit d’une seule sensation qui pourrait être contredite par une prise scientifique des mesures.
Il est probable que ces distances soient un peu plus longues, mais l’anticipation et le respect des distances de sécurité sont là pour pallier ce défaut. Quant à la consommation de carburant, là aussi, nous ne pouvons nous baser que sur notre expérience. Et il apparaît que nos véhicules ne se sont pas vraiment montrés plus gourmands en gasoil avec les Michelin 4 saisons qu’avec une monte conventionnelle. Enfin, les témoins d’usure – très pratiques pour contrôler le degré d’érosion de la gomme – nous rassurent sur la durée d’utilisation des trains de pneus. Ainsi, au bout des 8 500 km parcourus, les enveloppes avant et arrière sont encore quasi neuves.
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