L'Oisans, de lacs en cimes

Au cœur des Alpes, entre Grenoble et Briançon, entre Isère et Hautes-Alpes, laissez-vous tenter par les grandioses paysages montagnards de l’Oisans, soulignés par six vallées authentiques. L’été vibre d’une multitude d’activités, festivités et plaisirs gastronomiques.

 

S’étageant entre 500 et 1 860 m d’altitude, 21 villages pittoresques cultivent le calme, l’histoire et les traditions, au creux ou en surplombant six attachantes vallées, qui possèdent chacune leur caractère propre. Des dizaines de sommets emblématiques se dressent dans le ciel, avec les glaciers du Parc national des Ecrins et des trésors géologiques remarquables. La “Route des Savoir-Faire de l’Oisans” propose une quarantaine d’escales chez des artistes et artisans, des agriculteurs et producteurs, dans les dix musées et autour des incontour­nables du patrimoine local.

Le Bourg-d’Oisans est la capitale de cette région à cheval entre les départements de l’Isère et des Hautes-Alpes et traversée d’est en ouest par le cours – souvent impétueux – du torrent de la Romanche. Elle fut, jadis, longée par une voie romaine reliant Grenoble à l’Italie.

 

De la fertile plaine du Bourg-d’Oisans, bordée d’une belle forêt domaniale, rejoignez tout d’abord la haute vallée du Vénéon, via Venosc relié aux Deux Alpes par une télécabine, pour y ­admirer le cadran solaire de l’église romane, installé en 1669. La route s’achève à La Bérarde (1 727 m), dans un cadre somptueux au pied de la barre des Ecrins (4 102 m) et du mont Pelvoux (3 943 m), entourés de neige et de glace, à l’entrée du Parc national des Ecrins, fondé dès 1973. De retour au barrage du Clapier, en revenant sur nos pas, on s’élève dans les spectaculaires gorges de l’Infer­net, dans lesquelles s’abat avec fracas la Romanche. Plus haut, on débouche sur le faîte de la retenue du Chambon (surface du réservoir : 140 ha).

Sur la droite, vous ­pouvez vous rendre facilement (une dizaine de kilomètres) dans la station des Deux Alpes (créée en 1946), en passant par Mont-de-Lans et son café-musée des Arts et traditions locales, avec démonstration de filage de la laine. Jusqu’au XIXe siècle, tout le secteur bruissait de l’activité des colporteurs qui acheminaient toutes sortes de marchandises, comme les délicates fleurs locales. C’est aussi l’occasion de randonnées pédestres ou de pratique de ski d’été en altitude, sur un glacier perché à 3 600 m (le plus grand de France, accessible par un funiculaire souterrain), et d’y découvrir d’étonnantes grottes de glace.

Des plateaux et des pics

En amont de la Romanche, l’on découvre les remarquables villages haut-alpins La Grave et Villar-­d’Arêne qui s’épanouissent en contrebas de la grandiose pyramide de la Meije (3 983 m), conquise en 1877. Nous voici dans l’immense Géoparc de l’Ancienne Province romaine des Alpes Cottiennes, site qui valorise la variété des sites géologiques. Un peu partout, chapelles et oratoires animent les lieux… Quelques lacets plus loin, se trouvent le col du Lautaret (2 057 m) et son superbe Jardin botanique, le mythique passage du col du Galibier (2642m) et des Aiguilles d’Arves.

Rebroussant chemin, sur une vingtaine de kilomètres, prenez la direction de la vallée du Ferrand vers la localité fleurie de Mizoën, belvédère avec vue sur le lac du Chambon, les gorges de la Romanche jusqu’aux arêtes du Taillefer. Puis obliquer vers Besse, une ­commune qui a gardé son authenticité d’antan avec ses étroites calades pavées et fleuries, ses maisons traditionnelles en pierres, blotties les unes contre les autres pour se protéger du froid. Un sentier de randonnée (le GR 54) permet d’accéder en moins de 5 km à l’immense plateau préservé ­d’Emparis, avec son alternance de tourbières, de pelouses fleuries, de pièces d’eau, de fontaines pétrifiantes, autour de 2 200 m d’altitude, serti aussi de quelques refuges, comme celui du Fay où l’on savoure les farcis de l’Oisans.

 

Toujours plus haut, la route étroite et panoramique du col de Sarenne (1 999 m) rejoint de façon inédite, en 18 km, la grande station de l’Alpe d’Huez (1 860 m), fondée en 1936 sur les pentes du pic Blanc (3 323 m). Remarquez l’architecture audacieuse de Notre-Dame des Neiges, imaginée par un prêtre néerlandais et financée par la vente de dizaines de milliers de bières en 1969. Près de l’altiport et du rocher du Goulet, des panneaux détaillent l’histoire et décryptent les vestiges du site archéologique de Brandes, plus haut village médiéval d’Europe, qui a rassemblé les dizaines d’ouvriers des mines d’argent du XIIe au XIVe siècle.

Beaucoup plus bas, du Freney-d’Oisans, qui s’inscrit au pied du mont Cassini (2 376 m), et tout aussi attractive, une autre corniche suspendue sur la rive droite de la Romanche permet d’accéder aux charmants hameaux d’Auris dispersés dans les alpages, où l’on découvre quatre sentiers ethnobotaniques pour comprendre les bienfaits des plantes. La route tournicote encore vers l’église de La Garde.

Etapes de la Grande Boucle

Poursuivant vers l’ouest, voici le légendaire Pas de la Confession et le balcon pittoresque de Villard-­Reculas. Depuis le XVe siècle, l’ingénieux canal Sarrasin achemine l’eau sur 13 km, du lac Blanc au bassin du Langaret, pour irriguer les cultures. C’est alors la bascule dans la vallée de l’Eau d’Olle. Un autre univers égayé par les stations plus intimistes d’Oz (créée en 1988) et de Vaujany, ainsi que par les vastes barrages turquoise du Verney et de Grand’Maison (surface du réservoir : 219 ha) menant aux prestigieux cols du Glandon et de la Croix-de-Fer. Ici, des combes et des défilés, nichés entre la chaîne de Belledonne et le massif des Grandes Rousses.

Par Allemont, redescendez vers Rochetaillée (Le Bourg-d’Oisans) et le grand axe routier venant de Grenoble. L’occasion d’une escapade sudiste vers les sources de la Lignarre et le col champêtre d’Ornon (1 365 m), scandés de bergeries typiques. De retour au Bourg-d’Oisans (donc), se dressent les fameux 21 virages de l’Alpe d’Huez (1 860 m), taillés dans le versant exposé au soleil. Des milliers de cyclistes l’escaladent en permanence, en rêvant du Tour de France – qui va s’y arrêter pour la 30e fois depuis 1952, le 19 juillet prochain, drainant toujours une foule considérable de spectateurs enthousiastes.

L’Oisans est d’ailleurs la capitale mondiale du vélo de montagne : beaucoup d’activités avec des parcours pour tous les niveaux sur des VTT ou des vélos de route. Le succès croissant de l’assistance électrique permet, même sur des chemins les plus pentus, de partir sans effort à la conquête des cimes les plus prestigieuses. Tous les mardis des mois de juillet et août, les principaux cols de la région sont réservés aux vélos, avec une circulation motorisée interrompue quelques heures. Mais on peut également se balader tranquillement à pied, sur les sentiers de l’Oisans, avec un large choix de distances.

Vos commentaires