Direction 4 villes belges en camping-car

Chacun connaît Bruxelles, capitale polyglotte et multiculturelle de Belgique et de l’Europe. Outre-Quiévrain, d’autres villes sont agréables à explorer en camping-­car. Direction le port d’Anvers, Bruges, surnommée la “Venise du Nord” et Gand à l’architecture unique.

 

  • Bruges

Pour découvrir Bruges, il faut y arriver de bon matin. Nous stationnons donc notre camping-­car la veille au soir, sur un parking gratuit aux abords du ring (le boulevard circulaire) pour accéder à pied au centre de la cité, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Nous franchissons la porte de Gand, Gentpoortstraaat, en flamand. Oui, nous sommes en Flandres et allons nous habituer à la langue. Au bout de 500 m, nous arrivons place du Markt, où se tient un marché depuis l’an 958 ! Des fêtes somptueuses y étaient également organisées, mais aussi des défilés militaires et même des exécutions capitales sur un bûcher. Les temps ont changé. Aujourd’hui, les touristes s’y pressent pour admirer les maisons décorées de pignons à redents, la grande halle et le superbe beffroi (366 marches). De là, nous jouissons d’un panorama extraordinaire sur l’ensemble de la ville. Coup d’œil sur la façade de l’hôtel de ville, véritable joyau gothique, datant de 1421. Construit en pierres, le bâtiment montrait, par sa richesse architecturale, le pouvoir économique de Bruges.

Pour échapper à la foule, nous filons vers la place des Tanneurs (Huidevettersplein) en suivant un canal. Plus loin, le quai du Rosaire est un spot qui ravira les photographes : maisons à colombages, lierre envahissant les façades, tourelles d’angle des riches demeures… Tout y est pour réaliser de charmants clichés.

Nous regagnons le centre-ville par la place du Burg, le château d’origine, en passant sous une arcade dorée. Bruges est une ville musée. En s’éloignant un peu de sentiers battus, nous découvrons, sur la Walplein, une des plus anciennes brasseries de la ville, De Halve Mann. On y produit des bières authentiques depuis six générations. Pour terminer la journée, nous rentrons par la place Jan van Eick et ses maisons hanséatiques. Bruges faisait effectivement partie des villes commerçantes de la Hanse qui s’étendent tout au long de la mer du Nord et de la Baltique, jusqu’à Gdansk.

Petit détour par la dernière maison en bois de la ville, avant de faire une pause dans l’excellente pâtisserie de la rue Langestraat. Tout en savourant un bon gâteau, il ne reste plus qu’à se souvenir de quel côté du ring on a stationné le camping-­car…

 

Gand
Gand

 

Gand, commerce et convivialité

La plus grande zone piétonne d’Europe se situe à Gand. Le tram N° 1, en direction d’Evergem, nous mène du parking gratuit où nous sommes stationnés à la station Korenmarkt, tout près du beffroi, incontournable symbole de la ville qu’il domine du haut de ses 91 m. A notre arrivée, nous avons droit à un petit concert de son carillon composé de 53 cloches et d’un bourdon de 6 tonnes. Juste à côté, la cathédrale Saint-Bavon possède un retable qui porte le doux nom d’Adoration de l’agneau mystique. Œuvre majeure du peintre flamand Jan Van Eyck, ce tableau devait stupéfier les fidèles de l’époque. Le souci du détail, la précision des traits des personnages et des décors, les influences italiennes ne laissent pas insensibles.

Gand a construit sa richesse grâce à ses artisans et ses commerçants. Preuve en est avec les riches maisons érigées le long du Graslei (le quai aux Herbes et au blé de l’ancien port, de son nom français d'antan). Sur la maison des Francs-Bateliers, aux pignons à volutes, une jolie nef sculptée décore la façade. Toute proche, la maison en brique des mesureurs de grains est de pur style Renaissance flamande. La maison du Tonlieu, où officiait le receveur des taxes – emploi capital pour la ville – est, quant à elle, curieusement minuscule au milieu de l’opulence de ses voisines. Il faut prendre le temps de toutes les admirer et de découvrir une curieuse girouette dorée en forme de caravelle. Des musiciens animent souvent ces quais, les étudiants s’y retrouvent… C’est vraiment un endroit très sympa, où il est agréable de faire une pause.

Plus loin, entourée d’une douve, la forteresse médiévale du château des Comtes semble bien austère. Avec ses remparts et ses tours puissantes, sa fonction défensive est évidente. Sa couleur sombre renforce son autorité. Positionnée au cœur de la ville, elle avait pour objectif de contrer les revendications sociales émergeant au XIVe siècle. En effet, les Gantois étant souvent en désaccord avec les politiques fiscales des seigneurs.

En poursuivant la balade le long du canal, on découvre le quartier de Patershol et ses petites maisons qui communiquent entre elles autour d’un jardin. Dernière halte pour déguster un spéculoos dans un café gantois. Qu’il soit bruin, kroegen, cave ou estaminet, l’ambiance y est toujours joyeuse et on y fait des rencontres inoubliables.

On ne manquera pas les grandes fêtes au mois de juillet...

Anvers
Anvers

 

Anvers regarde vers le large…

Pas question une nouvelle fois, de se faufiler dans Anvers (Antwerpen) en camping-­car. Le centre est totalement interdit aux véhicules diesel. La ville de Rubens est connue pour son port. C’est le deuxième plus grand ­d’Europe. Dès le XVIe siècle, il rayonnait sur le commerce mondial. Ce qui explique le cosmopolitisme de la ville (172 nationalités s’y côtoient). Armateurs et commerçants s’y sont constitué des fortunes considérables. En témoignent les maisons des guildes de la Grand-Place. Chacune d'elles possède une statue dorée pour montrer la richesse de la corporation. Pinacles, volutes, larges fenêtres à meneaux… Toute l’architecture de la Renaissance y est concentrée. A proximité, le Stadhuis, l’hôtel de ville mélange les styles flamand et Renaissance. Entre toutes les statues de sa façade, on remarquera celles de la Prudence et la Justice, deux vertus indispensables pour bien gouverner.

En suivant Hoogstraat, nous parvenons au musée Plantin-Moretus. Classé, lui aussi, au Patrimoine mondial de l’Unesco, ce magnifique édifice est en fait composé d'une habitation et des ateliers de l’imprimeur Christophe Plantin. Dès 1549, des milliers de livres sortent des presses de la plus grande imprimerie d’Europe. Les ouvrages traitent, dans plusieurs langues, de religion, de géographie ou de science. La visite du musée retrace l’histoire de l’imprimerie et la circulation des idées. Les murs des salons sont encore couverts des cuirs d’origine. Même la fonderie, où les caractères étaient coulés avant d’être retaillés, est encore là. Dans la salle de relecture, on peut voir les corrections faites à la main après la première impression, ainsi qu’une affiche des ouvrages interdits par l’Eglise. Une visite extraordinaire pour les amoureux de livres et de journaux.

Sortant du musée, nous passons à proximité du château de Het Steen planté sur les rives de l’Escaut. Ultime détour par le Béguinage, quartier de la communauté des béguines qui s’occupaient des hôpitaux et des pauvres. Des maisonnettes de briques sont construites autour d’un petit jardin aux herbes folles. Certains viennent y pique-niquer, dans un calme quasi monacal. Nous préférons pénétrer dans l’incroyable café Elfde Gebod (Torfbrug 10), non loin de la cathédrale, pour admirer la décoration atypique du lieu en dégustant la bière locale.

Malines, à 40 mn de Bruxelles
Malines, à 40 mn de Bruxelles

 

Bruxelles, une étape capitale

Nous stationnons dans la banlieue de Bruxelles, à Uccle, sur un vaste parking gratuit, où il est possible de passer la nuit – et terminus de la ligne 4 en parallèle. Petit trajet de 30 minutes en tram et nous arrivons sur la Grand’Place (station Bourse). « La plus belle place du monde », comme l’écrivait Victor Hugo : 110 m de long sur 68 m de large, un hôtel de ville gothique brabançon flamboyant, dominé par une superbe tour élancée et aérée de 97 m de haut. Tout autour de la place, se succèdent les maisons richement décorées des différentes corporations. Ici, une poupe de navire, juste à côté des guirlandes, des balustres et cariatides qui supportent des balcons, ailleurs, d’innombrables statues dorées à l’or fin… Il faut prendre le temps de suivre le document explicatif fourni par l’Office de Tourisme. Pourquoi la statue d’un cygne orne la maison des bouchers ? A une certaine époque, cet oiseau était un mets de choix, servi à la table des notables.

A deux pas, les galeries Saint-Hubert (également qualifiées de royales) datent de 1840. Elles sont les premières construites en Europe, en métal et verre, dans le style haussmannien. On y trouve des chocolateries, salons de thé, librairies et plusieurs boutiques chics. Revenant vers la Grand’Place, on découvre plusieurs petites rues aux noms évocateurs : rue de Bouchers, des Brasseurs, de l’Etuve avant d’arriver sur le Manneken-Pis. Nous poursuivons notre chemin pour découvrir les fresques des personnages de bandes dessinées peintes sur les murs. On admire Tintin, Adèle Blanc-Sec… A midi, nous testons une baraque à frites, celle située sur la place de la Chapelle, qui propose la Mitraillette, un sandwich constitué d’une saucisse et de frites, peu diététique, mais très revigorant. Nous cheminons dans la vieille ville où se dévoilent quelques placettes entourées de brasseries et de venelles oubliées des circuits officiels et bordées de vieilles maisons adorables.

Nous terminons notre journée par la visite du musée Magritte près du palais Royal. Les œuvres de ce peintre surréaliste complètent bien notre périple dans la capitale européenne, à la culture riche et diversifiée.

 

Bruxelles
Bruxelles

Sans parcourir des milliers de kilomètres, nous avons découvert quatre villes ayant chacune sa personnalité et sa culture, façonnées par l’histoire ainsi que par les artistes, colorées par ce zeste de convivialité et d’humour qui caractérise nos voisins belges. Nous y avons passé d’excellents moments, et… pas qu’une fois !

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