La Turquie en camping-car : de la mer Égée à la Riviera Turque étape 1/2

La Turquie a beaucoup à offrir aux camping-caristes : paysages grandioses, sites naturels hors pair, trésors archéologiques… A cela, un coût de la vie abordable, des bivouacs extraordinaire en bord de plage et de douces saveurs orientales. Sans aucun doute ce pays, à cheval entre les continents européen et asiatique, est une destination de rêve.

Notre périple débute sur une vaste plage. Le sable est si dense qu’il est possible d’y rouler avec le camping-car. Incroyable ! Pendant que l’on admire le coucher du soleil, des vaches et des chiens errants circulent autour de notre véhicule. On est tout de suite dans l’ambiance ! Nous sommes à 10 mn de la cité antique d’Ephèse. Le bivouac est idéal avec l’assurance d’arriver de bonne heure sur le plus célèbre site archéologique de Turquie. Classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, Ephèse est également considérée comme étant la quatrième merveille du monde antique ! Mieux vaut donc y arriver dès l’ouverture pour échapper à la cohorte des touristes, mais aussi à la chaleur qui y règne souvent. Dans ces conditions, on peut alors profiter de la beauté de l’amphithéâtre et de la grandiose bibliothèque de Celsius. De bon matin, seuls les chats vous tiendront compagnie.

En descendant vers le sud, nous faisons une halte à Héraclée du Latmos, au bord du lac Bafa. Au bout d’une voie étroite nous attend un lac salé. C’était autrefois une baie de la mer Egée, bordée par une cité. Aujourd’hui, les vestiges antiques sont occupés par un village. Paysans, vaches, poules, ânes et moutons évoluent au milieu des ruines et des chaos granitiques qui composent le mont Latmos. Original et charmant !

Pour que le bonheur soit total, on vous suggère de stationner en journée sur la plage (oui, c’est possible !) devant les ruines partiellement immergées, envahies de pélicans. Les amateurs de randonnée (et d’escalade) peuvent s’en donner à cœur joie en empruntant une partie de la voie carienne qui passe dans le hameau. Mais attention, il faudra décamper le soir venu, car le site se trouve au cœur d’une réserve naturelle. Et seules les tortues ont le droit d’y passer la nuit.

Nous décidons donc de reprendre la route pour arriver au petit port antique d’Iasos. La visite est gratuite et l’endroit bucolique à souhait. C’est aussi l’occasion de savourer de succulents poissons grillés. Sortant directement des filets des pêcheurs, ils arrivent sur le gril des restaurants qui bordent le quai.

Si les routes sinueuses et pentues (plusieurs passages à 10 %) ne vous effraient pas, faites une incursion sur la péninsule de Marmaris. On quitte les bords de la mer Egée, pour longer la Méditerranée et parvenir dans la région de Lycie dont le nom vient de la civilisation antique qui occupait cette aspérité géographique, au sud-ouest d’Antalya. La célèbre côte turquoise s’étire devant vous…

Le gros bourg hypertouristique de Dalyan est un incontournable. On dispose d’un grand parking gratuit et ombragé, où il est même possible de passer la nuit. Nous avons le choix entre moult restaurants baignant dans une ambiance festive et un brin tropicale. Mais surtout la ville regorge d’activités : descentes de rivière en bateau, plongeons dans les réputés bains de boue et surtout, découverte des trésors antiques de Dalyan. Avec, en premier lieu, les admirables tombes lyciennes creusées à même la roche, dans la falaise face à la ville. Eclairé la nuit, ce décor est captivant. Ne pas oublier les vestiges de Kaunos. Pour y parvenir, il faut traverser la rivière à bord d’une petite barque dont les rames sont actionnées uniquement par des femmes. Après 2 km de marche sur un chemin pavé et facile, et jalonné de marchands de jus d’orange ou de grenade, on atteint la basilique, le théâtre et l’agora romaine où déambulent chèvres et tortues. En prime, on jouit d’un magnifique panorama sur le delta de la rivière et sa dune.

La Riviera turque

Aux alentours de Fethiye, les plages ombragées se révèlent propices au bivouac. Les Turcs, amateurs de camping et de pique-nique, allument leurs barbecues sur la plage de Yaniklar. Le moment est convivial, et il n’est pas rare que vos voisins vous apportent quelques baklavas ou autres sucreries en signe de bienvenue. Revers de la médaille : les déchets jonchent la côte. Les chiens ont beau nettoyer le lieu en se régalant de ce qui est comestible, il est nécessaire de faire un grand ménage autour de soi pour évacuer plastiques et papiers gras…

La D400, que l’on suit tout au long de ce road-trip, dessert de nombreux grands sites archéologiques, dont Xanthos, classé lui aussi au Patrimoine mondial de l’Unesco. L’endroit est connu pour sa pierre gravée en langues grecque et lycienne. Tout comme la Pierre de Rosette qui a permis à Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes, la stèle de Xanthos a fourni les clés pour traduire le langage lycien jusqu’alors inconnu.

Après quelques kilomètres parcourus, Patara nous éblouit par son grand théâtre, son bouleutérion complètement reconstruit et sa superbe rue du port bordée de colonnes ! Ce sublime endroit est situé à l’arrière de la plus longue plage de Turquie, aux 18 km de sable. Impossible de ne pas s’y baigner. C’est aussi un lieu de ponte des tortues Caretta caretta qui viennent chaque année y ensevelir leurs œufs. Impossible donc d’y bivouaquer !

 

Pour gagner la ville de Kaş, il faut emprunter la route côtière, grandiose ! On comprend alors pourquoi la côte est qualifiée de turquoise. Ce paysage sublime vous fera oublier les fortes pentes et les nombreux virages que vous devrez amorcer prudemment.

Plus loin, on est impressionné par le point de vue sur la ville de Demre. Le bourg est entièrement dédié à la production de légumes. Dans les rues, on doit slalomer entre les tracteurs des maraîchers. Mais si l’on vient ici, c’est surtout pour apprécier les tombes lyciennes et le théâtre de Myre. Au centre-ville, on peut aussi admirer l’église de Saint-Nicolas où sont exposés de beaux tableaux. Demre compte aussi de nombreux petits restaurants. L’occasion de déguster l’Iskender Kebab au yaourt (des pitas recouvertes de fines tranches de bœuf cuites sur la broche à kebab, le tout recouvert de sauce tomate et de yaourt aigre). En poursuivant notre route vers l’est, nous arrivons à Kumluca, connu des touristes pour sa très jolie plage de Mavikent.

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