Une histoire humaine, sociale et technologique : sur l’ancien carreau de mine de Cagnac-les-Mines, le musée mine-départemental du Tarn est une plongée captivante au cœur de l’industrie du charbon, qui a pendant longtemps fait la renommée de la contrée. Ici, les siècles filent à une vitesse folle, les innovations techniques se succèdent pour mettre en avant le besoin toujours plus accru de productivité alors que la musette en acier d’un mineur, placée là comme s’il venait de la laisser, souligne subtilement les quelques minutes de pause que pouvaient s’accorder ces hommes.
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Un témoignage poignant et authentique qu’on doit à la passion de six anciens mineurs, qui se sont attelés pendant plusieurs années à mettre sur pied cet endroit pour que leur héritage continue de se transmettre. Une mission largement réussie puisque ce musée est aujourd’hui l’un des incontournables du Tarn. Il faut dire que rien n’a été laissé au hasard pour qu’on s’imprègne de son ambiance.
Casque blanc sur la tête, on se glisse en effet dans un ascenseur pour rejoindre, quelques secondes plus tard, un sol gravilloneux où plusieurs galeries attirent l’œil. Elles ont chacune quelque chose à raconter, à commencer par leur élaboration. « Il y une vraie technique quand on creuse une galerie pour s’attaquer à la veine de charbon, confirme notre guide. On en établit une première pour venir à la veine, une seconde pour la creuser et l’exploiter, et enfin une troisième, parallèle à la première, pour évacuer la production."image
Coup de grisou et coup de poussière
La hauteur des galeries n’est d’ailleurs jamais la même, le mineur s’adaptant en permanence à la veine de charbon. Certaines s’établissent ainsi sur plusieurs mètres quand d’autres culminent à moins de cent centimètres. « Il n’était donc pas rare de voir des mineurs travailler à plat ventre ou à quatre pattes », poursuit notre guide. Au fil des galeries, tout un vocabulaire se met en place, à l’image du tir de mine, définissant l’explosion des rochers pour pouvoir ensuite se concentrer sur l’extraction du charbon. Ou du traçage, représentant la prévision, la recherche et le creusement méticuleux des galeries pour exploiter la mine.
Enfin, tout autour de nous, la présence du bois se veut pléthorique. Celui-ci avait en effet plusieurs rôles. S’il est aisé de deviner qu’il aidait à structurer une galerie, il avait également pour but de signaler tout risque d’éboulement, le craquement des résineux prévenant d’un danger imminent. Car les risques étaient le compagnon quotidien des mineurs.
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En plus des éboulements, les coups de poussière pouvaient également s’avérer tragiques, avec la création d’une boule de feu se déplaçant à toute vitesse. Pour éviter qu’elle se propage, une solution a été trouvée : celle des arrêts-barrages, une planche métallique où reposent plusieurs bacs plastiques rempli d’eau. Son fonctionnement : le souffle, tellement puissant, l’explose sur son passage, faisant ainsi tomber l’eau permettant de fixer les poussières au sol et donc de stopper la boule de feu.
Autre risque : le fameux coup de grisou, dont une simulation a été reproduite par les équipes du musée. « Pour éviter que ce gaz contenu dans le charbon ne s’enflamme, il fallait l’évacuer et le ventiler », explique notre guide. On touche là l’un des autres aspects de la mine : son innovation. Des wagonnets permettant d’augmenter les rendements jusqu’à l’arrivée de la tuyauterie et de pompes puisant les eaux de la nappe phréatique, en passant par des outils à l’époque révolutionnaires, comme le marteau-piqueur, la mine a été l’un des témoins privilégiés de l’innovation technique au fil des siècles. C’est toute cette histoire, en plus de bien d’autres choses, qu’on découvre au musée de la mine de Cagnac. Un lieu pas comme les autres...
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