Evasion en Finlande : un paradis pour les camping-cars ?

Découvrir la culture Same, profiter de bivouacs aménagés en pleine nature, visiter le village du Père-Noël… Pas de doute, le bonheur est bien présent partout en Finlande. Voyager dans ce pays, c’est surtout prendre un grand bol d’air pur, au cœur de forêts touffues, au bord de lacs fleuris et dans la toundra laponne peuplée de rennes.

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Helsinki © Camping-car Magazine

Quand on débarque à Helsinki par le ferry, on est directement plongé dans l’agitation de la capitale finlandaise. Mais pas de panique, les bivouacs ne manquent pas. Nous en trouvons un rapidement derrière la plage (GPS : 60.176587, 24.908850). Il s’agit d’un parking ombragé à l’écart du tumulte de la ville tout en étant situé à honnête distance, à pied, du centre touristique.

Pour se mettre immédiatement dans l’ambiance, rien de tel qu’un déjeuner au lounas « Chez Konstan Möljä ». La salle, typique, est joliment décorée d’objets traditionnels et le buffet « à volonté » permet d'apprécier les premières saveurs locales. Croquez dans les pirogues caréliennes (tartelettes composées d’une fine pâte de seigle recouverte d’un riz au lait salé) accompagnées de beurre d’œuf et laissez-vous surprendre par la douceur des harengs sucrés !

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Le parcours réalisé par les rédacteurs.
Le parcours réalisé par les rédacteurs. © Camping-car Magazine

Des façades Art déco au bord de mer

Repus, nous marchons jusqu’au Design district, à la recherche des façades Art déco qui font la renommée de la ville. D’avenues en ruelles, on ne tarde pas à rejoindre le bord de mer. Ici se tiennent les halles aux riches effluves de poissons fumés, le marché coloré et les deux cathédrales (luthérienne et orthodoxe) qui se détachent sur l’horizon. Nous gagnons enfin la verdoyante Esplanada pour une pause à l’ombre des arbres centenaires. Sur le chemin du retour, on s’étonne devant le parvis du musée Amos Rex ponctué de périscopes et de personnages verts qui semblent tout droit sortis d’un film d’animation.

Helsinki
Helsinki© Camping-car Magazine

Après une nuit calme, il est temps de quitter Helsinky pour entamer notre périple finlandais qui débute au cœur des 100 000 lacs. De multiples voies sillonnent ce patchwork d’eau et de forêts. On avance un peu au feeling, à travers le lake district, alternant les grands axes parcourus par d’énormes camions, les pistes désertes et les routes campagnardes. Le secteur est habité et les spots sauvages sont assez rares… Mais avec un peu de patience, on finit par découvrir de jolis bivouacs au bord de lacs-miroirs que l’on peut scruter au cours des jours qui ne tombent jamais en été. Car dès la mi-juin, le soleil ne se cache plus derrière l’horizon.

Vu du ciel, le lake district, composé de bleu et de vert, est superbe. Mais vu du plancher des vaches, on est un brin déçu, car l’on ne voit qu’un long ruban d’asphalte gris bordé d'arbres qui masquent l’eau. Heureusement, les milliards de lupins mauves, violets, roses et blancs qui couvrent les talus apportent leurs touches de couleurs. C’est absolument superbe !

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Plus nous montons vers le nord, plus nous trouvons des parkings au bord de l’eau. L’occasion d’admirer les bébés oies, grues et cygnes qui voguent entre les nénuphars, ainsi que quelques lièvres peu farouches !

Kuopio est une étape sans charme particulier, mais qui recèle diverses spécialités culinaires. Nous nous arrêtons pour visiter le marché d’été et la halle centrale qui fleure bon les pâtisseries à la cannelle. Les plus téméraires osent goûter le kalakukko, une croûte de seigle à l’intérieur de laquelle cuisent les muikuts (de petits poissons locaux) tassés et entourés de lard.

En poursuivant notre route vers le Nord-Est, nous quittons la région des lacs. Toutefois, les étendues d’eau sont toujours aussi nombreuses. Nous croisons quantité d’arrêts pour les pauses café accompagnées de korvapuusti (brioche épaisse roulée à la cannelle, ornée de cristaux de sucre), le déjeuner ou le bivouac nocturne. Toutes les étapes nous surprennent toujours autant. Elles sont superbement aménagées, comprenant presque toutes un foyer couvert, du bois en libre-service dans un hangar, un abri avec tables et cheminée, des toilettes… Il ne faut pas hésiter pas à sortir les cannes à pêche ; avec un peu de patience on finit toujours par capturer un brochet ou un autre poisson.

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A la frontière russe : de la Via Karelia au Cercle Polaire

La Via Karelia est la voie la plus orientale du pays. A la fois sauvage et chargée d’émotions, elle est aussi un vrai livre d’histoire, car jalonnée de nombreux monuments commémoratifs de la « guerre d’hiver ». À partir de novembre 1939, les soldats Finlandais se sont battus contre l’envahisseur Russe. Le conflit qui a duré 105 jours s’est terminé par la préservation de l’indépendance du pays. Le musée de Kuhmo reconstitue l'atmosphère de cette époque et une partie des combats menés.

À Raatten Porti situé à 18 km de la frontière russe, on aperçoit ce qui fut le champ de bataille, ponctué de plusieurs vestiges abandonnés là après la confrontation. On voit aussi un monument grandiose et touchant constitué de pierres représentant les morts des deux camps et de 105 cloches (évoquant le nombre de jours de guerre) qui tintent au gré du vent pour que personne n’oublie cet épisode tragique. Ce lieu rappelle aussi la menace russe actuelle.

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La Via Karélia sillonne aussi la zone la plus reculée du pays qui abrite de gros mammifères. Un arrêt au centre Pétola, très pédagogique, nous apprend tout ce qu’l faut savoir sur les différents prédateurs locaux : ours, loup, glouton et lynx. Nous n’avons malheureusement pas rencontré un seul de ces animaux au cours de notre périple… En revanche, le long de la route E63, nous apercevons un groupe d’un millier de personnes dans un champs. En nous approchant, on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’humains mais de croix de bois surmontées d’une « tête » constituée d’une motte de terre herbeuse et habillées de vêtements de toutes sortes, provenant de dons. Il s’agit d’une œuvre de Reijo Kela, qui de loin, fait penser à une manifestation ou une armée de zombies !

Une centaine de kilomètres au Nord, nous traversons le parc national d’Hossa où l’on contemple nos premiers rennes. Pour nous dégourdir les jambes, nous empruntons le sentier-nature balisé « pomme de pin » (3km) où l’on a pu observer une famille de rennes grignotant les lichens, des lacs de différentes couleurs, quelques panneaux explicatifs et un Visitor Center.

En poursuivant en direction du cercle polaire et de la Laponie, les troupeaux de rennes se multiplient… Il faut s’en méfier car leurs réactions peuvent être inattendues. Pour le symbole, nous choisissons de faire étape à Hautajärvi, ville où passe de cercle polaire arctique. On y trouve un centre d’informations qui marque le départ de la Piste de l’ours, randonnée de 82 km très prisée des locaux. Avis aux amateurs !

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La Finlande à l’état brut

Inari est la dernière « grande » ville du pays. C’est l’occasion de faire le plein de carburant (plus on descend vers le sud, moins c’est cher) et de remplir le réfrigérateur de spécialités locales. Surtout ne pas louper le SIIDA, musée Sami et centre de la nature de la Haute Laponie. L’établissement nous fournit une grande quantité d’informations sur la culture des Sames (population autochtone). Une vaste salle met en scène l’évolution de la nature au fil des saisons et l’adaptation des Sames à ce milieu.

Il faut aussi visiter le musée en plein air où sont reconstitués les habitations, les camps de chasse, de pêche, et les différents pièges inventés pour empêcher les prédateurs de s’attaquer aux troupeaux de rennes (la « tapette à gloutons » est vraiment incroyable !)…

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À partir de là, il est possible de continuer vers le nord pour rejoindre la toundra norvégienne peuplée de rennes. Mais nous préférons mettre cap au sud pour atteindre la côte ouest. Dans la station de ski de Saariselkä, nous stationnons au milieu des rennes, en haut de la plus longue piste de luge de Finlande (1000 m) qui nous offre une vue imprenable sur le parc national Urho Kekkonen. Le parfum des épinettes embaume l’air. Au matin, nous partons randonner dans l’immense forêt qui abrite maintes espèces animales et quelques vestiges de la guerre. La seule précaution à prendre est de s’équiper de moustiquaires et de répulsifs pour profiter pleinement du territoire. En l’absence de ces protections, il est impossible d’ouvrir les yeux tant les culicidés sont abondants.

Le musée de l’Or étant totalement désuet, sa visite n’est pas indispensable. Mieux vaut protiter de l’endroit pour sortir les cannes à pêche pour tenter de capturer quelques beaux spécimens de poissons avec comme seuls bruits, ceux du vent dans les arbres, du clapotis des rivières et du chant des oiseaux. Bouleaux et les conifères grandissent au fur et à mesure que l’on s’approche du Cercle Polaire. Depuis Sodankylä, on retrouve peu à peu la civilisation. Les supermarchés se multiplient et la circulation se densifie.

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Le Parc National de Pihä Luosto est une bulle de bonheur. Il est à lui seul un concentré de Finlande. Pour se garer, il a y le choix entre le parking du musée des améthystes, celui du Visitor Center (67.020246, 27.252904) ou le camping. Le Parc est surtout le lieu idéal pour une jolie randonnée dans la tourbière. En ouvrant bien les yeux, on voit les mûres arctiques, sortes de framboises à la couleur jaune-orange éclatante. Ne pas oublier de faire un saut au petit musée très intéressant. On peut même y prendre un lounas (lunch-buffet) à 17 € tout compris. Enfin, il faut terminer son séjour au parc en empruntant le télésiège qui vous emmène au sommet de la montagne pour y déguster une gaufre avant de suivre le parcours jalonné d’œuvres d’art d’un sculpteur local.

Il faut maintenant mettre cap à l’ouest. A Vikajärvi, les amateurs de balades profiteront de jolis circuits, bien aménagés avec des passerelles en bois, à deux pas du Cercle Polaire. Les moustiques sont toujours abondamment présents. À quelques kilomètres au sud, l’ambiance change radicalement. Nous arrivons au village du Père Noël, à Rovaniemi ! Certes un lieu incontournable mais il s’agit surtout d’un piège à touristes où la photo avec le gros bonhomme rouge coûte au minimum 35 €… Si vous n’avez pas d’enfants en bas âge, mieux vaut se concentrer sur le musée Arktikum où l’on apprend tout sur la Laponie (il y a des audio-guides en français). Pour bien entamer notre dernière nuit en Laponie, nous dégustons une bonne gaufre au Café 24 avant de bivouaquer sur les hauteurs de Rovaniemi d’où nous observons nos derniers rennes.

Le lendemain, nous retrouvons la mer, au fond du golfe de Botnie, pour entamer un nouvel aspect de notre séjour finlandais.

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En longeant la côte de la Baltique

Praava Marina nous offre un joli spot et notre premier coucher de soleil depuis des semaines ! En poursuivant notre trajet, nous passons de petits ports en petits ports. C’est reposant, sans être grandiose. En revanche, les routes droites et longues se montrent monotones, rendant sans fin le temps de parcours. Il ne faut donc pas hésiter à faire quelques haltes, comme celle que nous avons effectuée dans la sympathique ville d’Oulu. Sur la place centrale, devant les halles et la statue du policier tout en rondeurs, se tiennent des stands variés où l’on peut manger : échoppes de saumon, cuisine grecque, glaciers

Sur le port de Kalajoki, les bords sont jonchés de jolies fleurs jaunes et roses. Le cadre est idéal pour s’essayer à la pêche au brochet ! Et si l’on ne prend pas de poisson, le port est équipé d’un réfrigérateur en accès libre dans lequel sont à vendre plusieurs espèces. On paie en mettant la somme due dans la boite réservée à cet effet. Et pour faire griller votre poisson, un foyer est mis à la disposition de la communauté.

Un bref détour s’impose ensuite pour découvrir l’archipel de Kvarken, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette mosaïque d’îles basses est un incroyable puzzle de paysages. Nous sommes ici au point le plus occidentale de la Finlande. Le stationnement (10€ la nuit) n’est pas terrible, mais le port de Svedjehamn est très photogénique, surtout sous les chaudes lumières du soleil couchant.

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Au matin, nous entamons une jolie balade de 4 km qui passe par une immense tour d’observation. On aperçoit alors des vaches à poils longs écossaises et, en été, on peut cueillir des myrtilles et des fraises des bois. Penser à prendre un panier avant la promenade !

L’étape suivante, toute proche, nous conduit à Vaasa, lieu de départ du sentier d’Edvin, un peu excentré. Cette promenade d’environ 3 km qui se déroule dans la forêt, regorge de sculptures originales en métal et bois qui font toutes référence à des contes, des fables et des légendes locales. Aux termes de cette petite rando sympathique, nous rejoignons le parking de l’ancienne gare où a été établi Graffitilandia. Ce site rassemble les œuvres de graffeurs, de Street artistes et de pop culture. On tombe sous le charme de cette explosion de couleurs et de messages ! À la sortie sud de Vaasa, on peut visiter l’écomusée de Stundars qui permet de se plonger dans le mode de vie des anciens habitants de la région. A proximité se trouve le cratère de 5 km de diamètre provoqué par la chute d’une météorite. Vu du sol, hélas, ce trous est difficilement perceptible...

Nous quittons le littoral pour retourner à Helsinki par l’intérieur des terres. Après quelques kilomètres de piste, on atteint le Parc national de Kauhaneva-Pohjankangas. 5 emplacements sont à disposition des camping-cars, au cœur de la forêt et au milieu des myrtilliers. Une belle randonnée dans le marais permet de découvrir quelques beaux spécimens de plantes carnivores.

Nous devons hélas abandonner ce havre de paix pour gagner l’escale culturelle incontournable de Tampere également connue pour être la « capitale des saunas ». Les anciens bâtiments industriels ont été réhabilités en musées et galeries d’art. Il faut se balader le long de la Tammerkoski, cette large rivière qui coupe la ville en deux et fait le lien entre d'immenses lacs. L’été, c’est l’endroit idéal pour assister à un des concerts de musique Métal qui font le bonheur des Finlandais. Autre point positif : on peut trouver à se garer assez facilement à l’ombre, pas loin du centre. Il est même possible de dormir relativement au calme (GPS : 61.49732, 23.74178) !

En quittant Tampere, nous explorons le gros château de Hämeen Linna. Il n’est pas particulièrement mis en valeur (le parcours est anarchique) mais le bâtiment est original. Quelques kilomètres plus au sud, un petit spot ombragé nous attend (GPS : 60.80426, 24.60286) pour une ultime soirée avant de rejoindre Helsinki, la capitale du pays le plus heureux du monde depuis 2018 selon le classement World Happiness Report. Souriez, vous étiez finlandais !

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