L’affaire dure depuis plusieurs années, mais elle a pris un tournant véritablement alarmant ces derniers mois. Le scandale des airbags Takata fait grand bruit au point que le gouvernement français a décidé de prendre des mesures, dont l’affichage de messages d’alerte sur les autoroutes, que vous ne pouvez avoir manqués. Mais pour le conducteur lambda, difficile de savoir si son véhicule est concerné, surtout que les modèles impactés ne sont plus de première jeunesse.
C’est quoi le problème Takata ?
A l’aube des années 2000, la marque japonaise Takata, et plus précisément sa branche américaine, développe des airbags dont le système pyrotechnique utilise du nitrate d’ammonium, censément plus stable et, surtout, plus facile et économique à produire. Malheureusement, il se révèle par ailleurs sensible à l’humidité, qu’il absorbe. Avec le temps, cette dernière fragmente le nitrate d’ammonium. Tant que le dispositif ne se déclenche pas, aucun problème (il n’y a pas d’explosion d’airbag Takata spontanée) mais lorsque ce dernier remplit son office en cas d’accident, la combustion n’est plus cantonnée en surface et provoque une explosion beaucoup plus forte que nécessaire, entraînant la projection de fragments métalliques (enveloppe de l’airbag, parties du volant...) faisant de ces derniers des projectiles potentiellement mortels (en France, on dénombre 16 tués dans les territoires et départements d’outre-mer où l’humidité est très importante, et deux en métropole). Malheureusement, les airbags Takata, bon marché, ont eu les faveurs de nombre de constructeurs automobiles et les véhicules équipées se comptent en millions. On découvrira plus tard que Takata est allée jusqu’à falsifier certains tests concernant la sécurité ou l’homologation.
Les conséquences aujourd’hui
D’abord identifié aux Etats-Unis, le problème Takata n’a pas tardé à faire parler de lui en Europe et en France, jusqu‘aux mesures exceptionnelles prise par les constructeurs (rappels, voire avec stop drive chez Citroën…) ou le gouvernement (messages d’alerte sur les panneaux à affichage variable, contre-visite au contrôle technique prévue pour els véhicules concernés n’ayant pas bénéficié d’un remplacement de leur airbag…). Mais si le cas Citroën C3/DS3 reste le plus marquant, la majorité des marques sont, dans une certaine mesure, concernées… jusqu’à Ferrari. Il est donc légitime, pour les camping-caristes et vanlifers, de se poser la question de savoir s’ils peuvent être impactés.
Quid des véhicules de loisirs ?
Soyons quelque peu rassurants dans cette ambiance de psychose : très peu de camping-cars, fourgons aménagés ou vans sont concernés. Mais certains modèles servant de base ou de porteur peuvent être équipés d’airbags Takata et, donc, nécessiter un remplacement de ces derniers. Tous sont des modèles allemands :
> Mercedes Classe V & Vito (type 639) produits entre 2005 et 2018
> Mercedes Sprinter (type 906) produits entre 2005 et 2018
> Volkswagen Transporter T5 & Multivan T5 construits entre 2008 et 2015
> Volkswagen Crafter produits entre 2006 et 2017
Si Classe V/Vito et Transporter/Multivan étaient relativement répandus à cette période, entre autres sous les traits des Marco Polo et California, les Crafter et Sprinter (qui sont un même véhicule) étaient très rares dans les catalogues des constructeur.. Mais ils peuvent avoir été aménagés. Attention cependant, cette date concerne la fabrication et non d’immatriculation ! Une donnée d’importance dans le cas d’un véhicule de loisirs dont la base peut rester des mois sur le parking de l’aménageur avant d’être transformé et immatriculé.
Les Fiat Ducato et consorts (Citroën Jumper, Peugeot Boxer…), très répandus sous la carrosserie de fourgons, profilés ou intégraux, ne sont pas concernés, tout comme les Renault Trafic, Stellantis K0 ou Ford Transit, Custom compris.
Que faire en cas de doute ?
Si vous possédez un véhicule de loisirs dont la base mécanique est potentiellement concernée, vous serez logiquement contacté par courrier. Autre moyen simple de s’informer : se rendre que la plateforme dédiée aux rappels du constructeur (Mercedes, Volkswagen) et rentrer le VIN de votre véhicule (rubrique E de votre certificat d’immatriculation, numéro inscrit dans une petite fenêtre à la base de votre pare-brise).