Bientôt un contrôle technique pour les deux-roues ?

Le contrôle technique des deux-roues motorisés est un véritable serpent de mer. Evoqué à maintes reprises en France et systématiquement repoussé, il pourrait bien devenir réalité d’ici peu. Et donc concerner les camping-cars qui en transportent.

Etonnamment, le contrôle technique des deux et trois-roues motorisés n’avait pour l’instant été qu’une intention que le gouvernement n’avait pas mis en application. La faute à une mobilisation des motards mais également à la difficulté de mettre en place cette nouvelle filière, les acteurs de cette dernière n’étant pas formés et ayant déjà dû mettre en œuvre de nouveaux process du contrôle technique des autos et poids-lourds en mai 2018 (durcissement généralisé entraînant un examen plus long) et en juillet 2020 avec un contrôle plus poussé de la pollution. Mais la commission des transports et du tourisme au Parlement européen (TRAN) a décidé que les deux-roues (et trois-roues) motorisés devraient passer par la case « CT » et… à la caisse.

L’Europe tranche sous le prétexte de la mortalité routière

Un projet de résolution a été adopté en ce sens le 25 février dernier, à 48 voix contre une. Parmi les différents aspects du texte, comme l’échange d’informations entre les pays à fin de statistiques, de protection des personnes contre la fraude (kilométrage falsifié, historique du véhicule…) ou de sécurité routière, se glisse la phrase suivante :

« Le texte préconise également la réalisation des contrôles techniques pour les véhicules à deux ou trois roues, les motocyclistes étant considérés comme des usagers de la route vulnérables, et le nombre de décès parmi eux diminuant le plus lentement parmi tous les utilisateurs de véhicules dans l'UE. »

Bonne intention, mauvais prétexte

La mise en place d’un contrôle technique des deux et trois-roues motorisés dans l’optique de protéger les acheteurs d’occasion d’éventuelles fraudes peut se concevoir, mais invoquer la sécurité routière pour l’instaurer semble pour le moins fallacieux, les accidents ayant pour origine une défaillance mécanique étant rarissimes. En particulier sur les deux-roues, même si ces derniers sont surreprésentés dans les statistiques de l’accidentologie (plus de 20 % des tués sont des motards alors qu’il ne représentent que 2% du trafic). Pour l’heure, aucune date d’application n’a été avancée et le texte doit encore passer devant le Parlement européen, mais l’UE aimerait une mise en œuvre dans tous les pays membre à l’horizon 2022.

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