Dans une interview accordée au quotidien Ouest-France, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé l’installation de radars automatiques à l’initiative des maires, précisant que :
Les collectivités, en lien avec les habitants, pourront ainsi mettre des radars de vitesse, de contrôle du bruit ou de la pollution, là où elles les estiment utiles.
Comprenez par-là, sans avoir à se justifier et sans aucun contrôle de la part des préfets. Une pilule difficile à avaler de la part d’automobilistes et camping-caristes déjà soumis à un contrôle incessant de radars étatiques, à l’implantation parfois douteuse en termes de sécurité routière. Et parmi les municipalités, dont les aides gouvernementales se réduisent chaque année un peu plus, certaines pourraient être tentées d’y voir une manne financière plutôt qu’un dispositif de sécurité.
Par ailleurs, Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 Millions d'automobiliste, craint un dispositif incompréhensible :
On va vers une sécurité routière à géométrie variable. Faire sortir le préfet du dispositif, c'est prendre le risque d'avoir une France totalement hétérogène, avec des règles différentes d'un département à l'autre, d'une ville à l'autre, et donc des Français perdus.
Un effet d’annonce, mais pas de concret
Gérald Darmanin est sans doute allé un peu vite en besogne. Ce qu’il qualifie de « révolution pour la sécurité routière » serait plutôt une révolution de la chaîne de décision puisqu’aujourd’hui, ce sont les préfets qui sont décideurs de l’implantation d’un nouveau radar. De même, cette mesure devrait faire partie de la Loi de Sécurité Globale… et n’y figure pas. Quant aux maires, bien peu sont demandeurs de cette responsabilité supplémentaire.
Pour l'heure, les radars municipaux ne sont clairement pas d’actualité.
